Belzébuth
Rien ne sert de courir, tout vient à point.Gabriele Colucci possède un caractère embrasé. Ferme et intransigeante, sa liée sait profiter des occasions lorsqu'elle en a. Son tempérament de feu mais, surtout son intelligence, ont permit à cette femme de rompre les codes de société, en créant son propre restaurant. Sa verve policée, aux mots habilement choisis, a laissé bien des êtres pantois, incapables de répondre quoique ce soit. Sa flamboyance la régale. Cela lui plaît de converser avec la Vénitienne lors de ses séjours sur Terre. Elles ont fini par devenir des proches. Sous sa coupe, elle a pu ouvrir deux autres restaurants dont un implanté à Rome.
• Télékinésie : L'infernale déplace les objets par la pensée. Pour mouvoir sa cible, Belzébuth doit éviter de bouger et focaliser toute son attention dessus. Il lui est impossible de soulever par la pensée, un immeuble ou arracher du sein de la terre, un arbre tant qu'elle se trouve dans son enveloppe mortelle.
• Gargantua : une faim insatiable tiraille ceux assez proches de la gourmandise. Un appétit qui pousse les êtres à s'entredévorer. Lorsque le sang ou la chair de leur proie est en bouche, ils reprennent leur esprit. Mais parfois, c'est trop tard. Une vie a été arrachée.
• Bouclier de terre : lorsqu'elle se concentre, Belzébuth forme autour d'elle un globe de terre, solide. Le bouclier se désagrège s'il subit trop d'attaques ou si la Gourmandise se relâche. C'est par son esprit qu'il prend forme et consistance.
• Secousses sismiques : la gourmandise, peut déséquilibrer les êtres et éventrer les habitats en créant des vagues sismiques de moyennes ampleurs. A cause des dégâts qu'elle provoqua, sous la colère on lui scella cette capacité. Le jour où la guerre reprendra, elle pourra à nouveau, l'utiliser.
Courtoise - affable, Belzébuth sait donner le respect qui est due à autrui. D'une extrême politesse, il est bien rare que l'incarnation jure ou parjure. Les insultes grossières que les gorets peuvent sortir l'indisposent.
Enthousiaste - la gourmandise est une créature embrasée, alliance de feu et de glace. Son âme peut se remplir d'euphorie et d'anticipation, dans certaines circonstances, ce qui lui donne parfois, un côté attachant, presque infantile. Une comparaison qui peut avoir le don de l'agacer. Elle n'a rien d'une enfant.
Bon vivant - Belzébuth ne fait pas partie des créatures complexes, que rien ne peut satisfaire. Un brin hédoniste, elle aime les choses les plus simples de la vie : partager un bon repas, découvrir de nouvelles saveurs, profiter de la présence de ses plus estimés proches, éveiller l'appétit de ses amants. Tous ces petits détails, toutes ces attentions, suffisent à son bonheur.
Directe - personne ne peux lui reprocher sa franchise. Qu'importe son interlocuteur, Belzébuth exprime les choses, sans détour, avec une rare spontanéité. L'honnêteté dont elle fait preuve, peut surprendre lorsqu'on connait sa nature souillée d'infernale. Par sa singularité, elle prouve que même les êtres démoniaques peuvent détenir quelques qualités.
Patiente - tout ne se fait pas en un jour. Il faut parfois du temps pour que les choses se fassent, elle en a bien conscience. Cette connaissance de la réalité, la rend plus pondérée. Attendre quelques jours, quelques semaines, pour atteindre ses objectifs ou pour profiter d'un nouveau banquet, ne la dérange aucunement. Au contraire, la joie d'être parvenue enfin, à ses fins n'en est que plus délicieuse.
Malicieuse - les plus proches d'elle furent témoins de ton espièglerie. Ce trait de caractère que la Gourmandise possède n'est montré qu'à un cercle réduit d'intimes. Par des farces, de bons enfants, par des taquineries, elle témoigne aux siens, l'attachement qu'elle leur porte. Ce sentiment d'adoration n'est offert qu'aux privilégiés, qui lui prouvèrent par maints actes, qu'ils étaient des personnes inestimables et précieuses.
Entêtée - on dit d'elle qu'elle est aussi têtue qu'une mule et cette comparaison avec l'animal n'a rien d'exagéré. Si elle pense avoir raison sur un acte ou une pensée, elle défend fermement son opinion. Même si elle tort, elle s'obstine, se croyant dans le vrai. Il est bien rare qu'elle admet sa culpabilité. Cette tendance a parfois le don d'agacer ses plus estimés proches jusqu'à ce qu'ils finissent par lui pardonner.
Mielleuse - avant d'avoir recours à la force brute, Belzébuth essaie de soudoyer ses interlocuteurs, avec des paroles de miel et de sucre. Sans embarras, elle flatte leur égo, exprimant de vive voix ce qu'ils veulent entendre. Bien que cette méthode lui arrache un soupir d'ennui, elle fonctionne chez les plus égotiques. Cette raison principale la pousse à continuer sur cette voie.
Brutale - l'erreur serait de considérer que la Gourmandise est une créature délicate et fragile. Il lui arrive parfois d'agir avec violence, au détriment d'autrui, lorsque la colère l'aveugle. Il n'est pas rare qu'en ces occasions, les objets volent. Certains se souviennent encore de ses accès sauvages, pour s'être retrouvé entre elle et sa cible. Le souvenir de ces instants ne provoquent en elle, aucun remord.
Sans-gêne - si quelque chose lui plaît, alors la Gourmandise s'en accapare. Pas un instant, elle ne cherchera à savoir si on lui donne l'autorisation. Ceux qui provoquèrent son intérêt sont considérés comme fautifs. Ils n'avaient pas à attirer son attention ou éveiller sa rapacité.
Roublarde - le monde s'offre aux plus opportunistes et aux plus malins. Un adage qu'elle a fait sien. La bassesse et la roublardise sont une part d'elle. Ils lui permettent de parvenir à ses objectifs, sur le long et court terme. Dans cette optique, être honnête l'aurait dérangé. Cette faiblesse humaine l'aurait forcé à dire que la vérité. Adieu donc, duplicité et mensonges. Bien heureusement pour l'incarnation, rien ne la force à être loyale.
Vorace - nourriture ou corps, elle te repait de tout, avec grand appétit. Personne n'est aussi vorace qu'elle. La gourmandise qui est sienne, parfois l'agace. Si elle ne se réfrénait pas, il ne resterait rien à engloutir. Le vide et le néant. La peur du manque, parfois la hante. C'est cette frayeur qui la force à limiter ta consommation, malgré la sensation de trop peu.
Dans ces temps là, l'infernale servait encore Dieu. Comme ses frères et sœurs, Belzébuth assistait les hommes. Elle éprouvait envers ces êtres balbutiants, un mélange de curiosité et de compassion. Elle leur inculqua le comestible et les garda du nocif. Sous sa tutelle, les mortels découvrirent les méthodes de préservation et consommation. Cela devait être ainsi, à jamais. Elle ne devait avoir, qu'un rôle de sauvegarde et de guide.
Belzébuth, dont l'intérêt pour la nourriture des mortels était piquée, eu le malheur de goûter l'un de leur plat. La dégustation séduit cet être au point, qu'elle chercha, la meilleure harmonie de saveurs. Elle se convainquit que ses expérimentations étaient pour améliorer l’ordinaire des descendants directs, d'Adam et d'Eve. Elle se mentait à elle-même. Il s'agissait là, de régaler ses papilles, éveillés par le défendu. Ses absences répétées sur Terre, attirèrent le regard de ses supérieurs. Jugeant son comportement indigne de son être, ils la consignèrent à la cité d'Agharta, loin des merveilles gustatives des hommes.
Alors que Lucifel, harangua la foule céleste à le suivre, Belzébuth, vit là, un moyen de s'élever contre l'interdit. Outragée par la punition des éminents, elle choisie de suivre l'ancien porteur de l'aube, malgré les conséquences que cela peut engendrer. Dieu écrasa les graines du chaos, alors qu'ils venaient tous, d'entrer dans son palais, par la force. Vaincus et humiliés par l'idole créatrice, il furent condamnés à la déchéance. La douleur de cet instant reste parfaitement imprimé dans l'esprit de Belzébuth. A peine remise de son échec, Lucifer, devenu le roi infernal, lui fit don du pêché de Gourmandise.
Étant elle-même une puissance dans le monde infernale, elle avait donc connaissance de cette île. Elle s'y rendait souvent pour profiter de leurs plats divins. Lorsque la punition tomba, le regret et la colère enserrèrent son cœur. Elle n'avait, jusqu'ici, jamais goûtée de nourritures aussi succulentes. Elle chercha en vain.
Alléchée par l’appât du gain et la promesse de futurs banquets, Belzébuth rejoignit la Guerre. Bien que motivée au début, elle désenchanta en voyant l'humanité menacée d'extinction. Sans elle, la Gourmandise pouvait dire adieu aux succulences. Ce moment d’inattention lui coûta cher. Ses adversaires en profitèrent pour la blesser. Plus agacée qu'autre chose, elle dévora ses opposants, se préoccupant ensuite du problème des mortels.
La fin de la Guerre sonna comme un soulagement pour la Gourmandise. La cessation de la bataille permettra aux derniers membres de l'humanité, de survivre à l'hécatombe de masse. Ces échappés pourront continuer à cuisiner, une fois leurs plaies léchées. Égoïstement, elle pensait à leur cuisine avant leur confort.
Belzébuth se lia à Gabriele. La mortelle, possédant déjà un restaurant à son actif, provoqua l'intérêt de l’incarnation. Son tempérament de feu et de flamme amusait grandement l'infernale, qui se plu à l'aider à ouvrir d'autres établissements en proposant un marché à l'Avarice. Elle paria avec lui qu'il percevra de forts bénéfices en lui prêtant de l'argent pour réaliser les rêves de sa liée. Promesses qu'elle tint. Le nom de Colucci se fit connaître dans le milieu. Les êtres se battaient pour obtenir une place dans ses restaurants. C'est donc non sans mal qu'elle pu rembourser le pilier du Vice, avec maints profits.
Bélial tenta de créer une alliance avec elle, pour conquérir Venise, en l’appâtant avec maints délices. Belzébuth ne lui offrit pas immédiatement son acceptation. Bien que souvent présente sur Terre, elle n'est ni la suivante de Lucifer ni de la Colère. Elle aime sa neutralité. Pourtant, elle le sait, un jour, elle devra choisir, entre ces deux puissances, celle qui aura le plus à offrir.