Pouvoirs Offensif :

Espoir Dorée : un nuage crépitant de flash de foudre dorées, accompagnés de coups de tonnerre cinglants fait son apparition. Dans les secondes qui suivent, ce même nuage capable de suivre les déplacements de l'archange, fait s'abattre une pluie éclair dans un rayon de 10 mètres autour d’Abadiel. Si cela nécessite qu’elle soit au cœur du combat, pour infliger un maximum de dégât aux camps adverses, elle ne l’utilise que rarement, car l’énergie demandée pour son usage est colossale. Seuls ceux ayant connu la Guerre Sanglante ont vu ce pouvoir.

Pouvoirs Défensif :

Manteau de bravoure : si elle l’utilise pour elle-même, cette compétence sera telle une armure, la force de sa bravoure l’enveloppera et la protégera. Si toutefois, Abadiel souhaite en faire profiter autrui, elle insufflera en eux la bravoure nécessaire à la réalisation de leurs tâches et objectifs.

Pouvoirs Passifs :

Force du Sacrifice : en sacrifiant l’usage de ses sens temporairement, Abadiel permet de décupler ceux de ses partenaires dans la bataille ainsi que leurs réflexes, de manière exponentielle. Si ce pouvoir la laisse vulnérable le temps de son utilisation, elle a appris à l’utiliser avec Espoir Dorée, afin de s’octroyer une protection durant ce laps de temps, si toutefois, elle devait en faire usage seule.

Sentinelles Bleues : son essence lui permet de créer plusieurs papillons et de les disperser à divers endroits stratégiques ou méritants une surveillance étroite. Tels des espions, ils pourront alors lui apporter des nouvelles et lui permettre d’agir en conséquence.

• Visage :
Si de prime abord, on remarque sa chevelure interminable tantôt lâchée, tantôt nouée en une tresse grossière, aux multiples camaïeux d’émeraude, ce qui frappe souvent ceux qui la contemple, est certainement son regard. Au-delà, de leurs couleurs semblables à sa tignasse, c’est l’intensité qu’ils transmettent qui ne laisse pas indifférent. Ses yeux trahissent la volonté farouche qui l’habite, la force et la détermination à atteindre un espoir que beaucoup peuvent croire perdu.
Abadiel saura également, démonter dans le silence d’un regard, mais aussi par les mots, toute sa force pour convaincre, rassurer et encourager. Sa bouche est voluptueuse, parfois ourlée d’une moue boudeuse, sérieuse ou taquine, qui dénote avec l’expression plus accueillante et joviale que sa forme véritable laisse entrevoir.
Comme toute création de l’Unique, sa peau est fraîche et pâle, bien que partiellement rosée.

• Corpulence :
Au premier regard, Abadiel peut sembler petite et faible. Beaucoup l’on sous-estimé, moins depuis les ravages qu’elle a provoqué durant la guerre sanglante avec Espoir Doré. Un jugement trompeur à beaucoup d’aspects, car elle ne rechigne pas à l’effort ni à son entraînement. Sa volonté de bien faire, sa discipline également, la pousse à rester sur la même ligne de conduite que Courage, l’Archange Majeur, qu’elle garde comme modèle et tiens en respect profond.
Sous son armure, son corps est finement sculpté, elle est faite pour le combat. Elle aime ça, certes, mais préfère plus encore le courage et la sagesse, qui lui permette d’évaluer si un combat se doit d'être mené par les armes. La bravoure, selon elle, est aussi celle qui sait quand il faut renoncer. En ce sens, Abadiel se plaît à chercher conseil auprès de Sagesse.

• Style vestimentaire :
Sa préférence va aux tenues qui lui permettent d’être prête à toute éventualité d’affrontement, aussi, il est plus courant de la voir porter une armure légère. Teinté de vert émeraude et d’or, elle épouse les courbes de l’archange tout en lui offrant la facilité de mouvement qu’elle désir en combat, mais aussi une esthétique qu’elle affectionne. Loin de l’opulence, elle se permet néanmoins quelques fantaisies en bijoux et accessoires, qui lui rappellent ceux que Lorena peut créer. Un point commun supplémentaire entre l’humaine, qui permet d’occuper son corps lors de ses visites dans le monde des mortels, et elle-même.
Pourtant, si sa préférence va à ce style de vêtements et de couleur pour des raisons pratiques principalement, il n’est pas rare de la voir revêtir des styles et nuances différentes. Elle aime varier.

• Signes particuliers :
Cinq grains de beauté parfaitement alignés à la base de la nuque qui descende jusqu’au creux entre ses omoplates.

• Cicatrice(s) & ou Tatouage(s) :
Les cicatrices qu’Abadiel portent, ne sont pas physiques. Quant aux tatouages, elle n’en a aucun.

• Forme astrale :
Sous sa forme astrale, Abadiel est d’une envergure assez impressionnante de par la taille que ses ailes, blanches teintées d’or, peuvent prendre une fois déployées. Son corps est drapé de multiples étoffes de couleurs variées et chatoyantes, pourtant ce qui est certainement le plus mémorable reste son visage. Un mélange de masques vénitiens, de papillon orange, dont les yeux ne sont soulignés que par deux traits noir semblable à de l’eye-liner, qui lui donne une expression joviale et avenante.

• Qualités :
Accessible – Combative – Brave – Loyal – Intègre – Protectrice

Abadiel est une Archange accessible, qui prend plaisir à découvrir de nouveaux visages dans son entourage. Elle sait se montrer agréable et disponible, si elle est sollicitée par quelqu’un et ne rechigne pas à exprimer ses idées lorsqu’elles lui sont demandées. Converser et rassurer fait partie d’elle, après tout, Abadiel insuffle courage et espoir, et ceux-ci passent tant par la parole que par l’action. Elle se plaît dans ce domaine et sait se montrer humble lorsqu’elle-même peut avoir besoin d’être aiguillée.

L’action, justement, elle aime ça. Abadiel est une combattante, une guerrière qui a su prouver sa valeur à de maintes reprises, notamment lors de la Guerre Sanglante. Agile et efficace, ses compétences sont autant redoutées en soutiens, qu’en attaque. Pour cela, elle passe de nombreuses heures à s’entraîner, progresser, mais pas uniquement sur l’aspect physique des combats eux-mêmes. Ce n’est pas la guerre et la discorde qu’elle affectionne, mais d’avantage l’effort qui permet de se sentir prêt et d’avoir la satisfaction de l’accomplissement. Loin d’être vindicative, l’archange est plus encline à une compétition amicale qui lui enseignera alors une leçon, en cas de défaite. Car selon elle, les échecs sont aussi une manière d’évoluer afin d’atteindre l’excellence.

En effet, sa combativité et sa bravoure, passe par l’apprentissage, l’effort et la réalisation de ses objectifs, mais également celui de savoir quand s’arrêter et quand lâcher prise avant qu’il ne soit trop tard. Cette leçon amère, lui a été enseigné des millénaires auparavant, lorsqu’elle a choisi de tair ses sentiments et une liaison, pour le bien général. Au même titre que les conseils et avis qu’Abadiel peut demander, seul Courage et Sagesse, connaissent le sacrifice qu’elle a choisi de faire. Démontrant alors tant sa bravoure, que sa loyauté aux Majeurs.

Le respect de ses engagements, sa fidélité dévouée au tout-puissant la conduit à agir avec sincérité et honnêteté. L’archange est loyal et intègre dans sa manière d’être et ses responsabilités, envers elle-même, mais également, envers ceux qu’elle prends sous son aile. Qu’ils soient immortels ou bien humains. Si sa parole est donnée, Abadiel tient à s’y tenir, par respect pour son vis-à-vis, plus que par les « qu’en-dira-t-on » d’un manquement.

C’est également une femme protectrice, qui n’hésitera pas un instant à défendre une cause qui lui tient à cœur, ou l’un de ses protégés. Bien évidemment, Abadiel a également conscience de ne pas être toute-puissante et qu’il lui faudra parfois perdre certaines batailles, dans la défense qu’elle cherche tant bien que mal à donner aux autres. Pour autant, elle saura être une oreille attentive à tout être désireux d’épancher son mal-être.

• Défauts :  
Réservée – Têtue – Exigeante – Rancunière – Mélancolique – Vulnérable

Abadiel ne cherche pas l’attention, elle est même plutôt secrète sur sa vie privée, qu’elle souhaite justement garder privé. En ce sens, l’archange est réservé et n’exposera pas certains aspects d’elle-même facilement. Si elle comprend que cela peut, autant passer pour de la dissimulation que d’un manque de confiance envers autrui, elle en a cure. La confiance se construit, se gagne progressivement, et avec elle vient la possibilité d’un échange plus ouvert à défaut de retenue.

Bien que têtue, elle saura s’incliner face à l’autorité, mais pas avant d’être certaine d’avoir exposé l’ensemble de ses idées avec la détermination tenace qui l’habite. C’est ce même côté buté qui pousse Abadiel, à s’acharner dans sa recherche de l’excellence et de réussite. À outrance parfois, car si elle cherche à bien faire et sait mesurer cela pour autrui, elle est bien moins douce avec elle-même, se poussant dans ses derniers retranchements.

Si l’archange se pousse autant, c’est surtout à cause de l’exigence qu’elle s’impose continuellement. Abadiel est extrêmement dur envers elle, sur tous les aspects de sa vie. Durant longtemps, le moindre échecs pouvaient l’impacter profondément, aujourd’hui elle a passé ce cap de culpabilité démesurée. Pour autant, sa sévérité n’en a pas diminué. Plus encline à la tolérance avec les autres, il lui arrive parfois d’avoir une pique salée qui trahit l’aspect strict de sa personnalité.

Abadiel est sans conteste rancunière. Perdre un combat amical ne la touchera pas, une remarque acerbe non plus, mais toucher à ce qu’elle estime être précieux pour elle, la blesser directement, pire, la trahir, pourrait conduire l’archange sur un chemin d’amertume, conduite par son besoin de représailles. L’immortelle ne montra pas qu’elle est offensé ou qu’elle subit une injustice – selon elle – , mais ne pardonnera pas. La maladresse et les essais sont excusables, la cruauté et la tromperie, non.

La mélancolie fait partie d’elle depuis des millénaires à présent, car elle dissimule la plaie ouverte d’un cœur amoureux, donné à la mauvaise personne. Si avec les conseils et la prévoyante de Sagesse et Courage, Abadiel à su s’extirper de son égarement, elle n’a pas oublié la peine et les ravages causés par cet abandon nécessaire. Si elle souhaite ne rien en montrer par pudeur, cet aspect plus triste de la jeune femme, pourra être visible à son insu, à qui sait observer et lire entre les lignes.

Si tel est le cas, alors sa vulnérabilité vous sera pleinement exposé. Vous aurez percé à jour la personne vaillante à la force morale qu’elle est réellement et qui est prête à tout, pour suivre la voix du tout-puissant.

• Aime :
Bien qu’elle ne se considère pas comme pipelette, discuter de divers sujets en bonne compagnie lui plaît. Variez son champ de réflexion avec de nouveaux points de vue est, selon elle, un moyen de faire mûrir son intellect. L’action, ses entraînements et la réalisation sont autant de choses qui la contente et lui permettent d’évoluer, mais aussi de se défouler. Elle a à cœur de former et de prodiguer conseils dans son champ d’action en tant qu’archange mineur, mais également de faire en sorte que chaque humain puisse déployer les ailes de sa propre bravoure intérieure. Humble sur ses capacités, elle aime chercher du soutien auprès des majeurs qui sauront se montrer disponible pour l’aiguiller, si elle en ressent le besoin. Après tout, ses expériences passées lui ont prouvé que le courage est également celui de savoir renoncer. Si Abadiel apprécie les moments de compagnie, les moments de solitude lui sont tout autant précieux, car ils lui permettent de se ressourcer et de faire le point. Passez du temps avec Lorena, fait aussi partie de ses moments de plaisir privilégiés qu’elle partage avec la mortelle.

• Aime pas :
Puisqu’elle-même est intègre et droite sans sa manière d’être, l’archange à beaucoup de mal à concevoir que d’autres ne puissent pas suivre cette voie. Plus encore lorsqu’il s’agit de Céleste. L’irrespect la dérange, quant à la trahison et l’injustice, elles l’horripilent. Abadiel étant rancunière, il y a des choses qu’elle n’aime pas et ne pardonne pas, celles-ci en font partie. Bien qu’elle n’en ait pas peur, les enfants en bas âge la dégoûtent. Ça crie, ça bave, ça pue… La mortelle qui l’accueille dans son corps, aime la taquiner à ce sujet et motive l’archange d’un : « Du nerf que diable ! ».

• Phobie :
Tomber dans un travers qui la conduirait, comme il y a des millénaires, à tomber amoureuse, au point d’envisager sacrifier ses ailes.

• Tic(s) ou Manie(s) :
Pour beaucoup, cela ne sera que peu de chose et pourtant elle s’accorde à des détails. Un tableau bancal, une série de crayons mal alignés sur une table, une bibliothèque qui n’est pas triée par genre et par ordre alphabétique, sont des choses susceptibles de titiller son besoin de maniaquerie.

• But et Ambition :
Être à la hauteur des attentes que l’on peut avoir d’elle, et de ses propres attentes envers elle-même, dans son désir de ressembler au Majeur Courage, qu’Abadiel tiens en modèle. Elle souhaite pouvoir permettre à ceux qui en ont besoin, de s’épanouir et de trouver le courage ainsi que leurs forces intérieures pour y parvenir.

Verset VI
Comme je le fais pour toi, ton prochain tu aimeras de la façon la plus saine qui soit, afin que tes jours se prolongent dans le pays de l'Éternel. Tu ne devras pas l'aimer plus que moi, ton Dieu Unique. Ton amour entier m'est destiné. Il doit me revenir, pleinement, non taché d'amour pour autre entité que moi. Je suis l'unique être que vous devez chérir jusqu'à l'aveuglement.






Car tel sont les souhaits de l’Éternel, auxquels Abadiel doit allégeance et une obédience aveugle, l’Archange garda longtemps le secret sur son attachement naissant pour un Élevé. Elle tua en son être, les sentiments, les pensées et l’envie curieuse pour un partenaire d’une vie, qu’elle aurait perdu pour toute formulation éphémère.

Durant des siècles, la Mineur fit preuve de retenue et d’une volonté farouche, pour combattre intérieurement les démons de ses premières inclinaisons. Pourtant, lorsqu’elle comprit que la lutte était vaine, car les sentiments étaient réciproques, sa bataille intérieure sembla croître plus encore. Abadiel avait tant lutté contre elle-même, contre cette curiosité sentimentale et charnelle, qui l’avait poussé à en aimer un autre que l’Unique, qu’elle n’avait jamais envisagé la possibilité, que l’attirance et les sentiments, puissent être partagé.
Si elle était capable, selon elle, de se maîtriser et de faire abstraction de son intérêt pour l’Élevé, dans une relation que l’Archange pensait à sens unique, Abadiel ne pouvait être maîtresse des agissements de celui-ci. Elle se refusait pour autant d’être celle, qui pourrait le conduire à sa perte ou d’être la perte de cette moitié nouvellement découverte.

Ce fût elle, qui redoubla de vigilance à cette liaison muette, ponctuée de regards appuyés. Elle encore, qui fit le choix de mettre de la distance, mais le mal-être de son cœur aimant, trahissait la force de sa passion et son envie de passer du temps avec l’être aimé.
Puis, vinrent les premiers affrontements, qui lui offrirent une diversion et la possibilité d’échanger la noirceur de son amertume, contre celle d’une détermination sans failles à vaincre. Si la Mineur ne gagnait pas ce combat contre elle-même, bien qu’elle le devait, elle avait au moins la satisfaction de triompher sur les champs de bataille.

La brutalité des conflits, entre l’Enfer et le Paradis, s’intensifiait et avec cette même force destructrice, la Mineur réalisa l’épuisement moral de son combat interne. Si une guerre se profilait, il lui fallait prendre des mesures nécessaires maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, car bientôt, elle devrait avoir l’esprit clair de toutes pensées intrusives, et de tout sentiment qui la conduirait à un faux pas. Sa force devait d’être employée pour accompagner les autres dans leurs chemins de vie, non pour elle-même, dans cette lutte interminable qui semblait aspirer son énergie.
Ainsi, cette réflexion de plusieurs siècles, conduisit Abadiel à réclamer assistance. Elle espérait trouver l’espoir d’une rédemption, la force de souffler ses failles, dans la confidence qu’elle s’apprêtait courageusement à partager.

L’Archange chercha donc, conseil et avis auprès des Majeurs Sagesse et Courage. Elle expliqua la teneur véritable de la situation et de son erreur, qu’elle estimait comme un échec. L’Unique, pensa-t-elle, avait voulu l’a rendre plus forte et la préserver de la chute inéluctable dans laquelle l’Archange s’apprêtait à foncer tête baissée. Pourtant, dans l’amour qu’elle portait à l’Élevé, au-delà même de sa propre existence, au-delà même de l’inconditionnel amour demandé par le Père Créateur, l’Éternel, Abadiel trahissait également l’un des commandements de Dieux. Une leçon, non moins amère. Malgré tout, son aveu trahissait sa force morale et la fidélité aux valeurs du Tout-puissant, au même titre que son intégrité et son besoin d’aide.
Pour renoncer à cette tentation de tous les instants, avec laquelle elle bataillait depuis plusieurs milliers d’années, l’Archange leur annonça qu’elle se plierait aux conséquences de ses manquements, pour avoir osé offrir son cœur à un autre que le Père Créateur. Oui, elle aimait l’Élevé. Oui, elle avait peur de cet amour interdit et des folies qu’elle avait envisagés de faire pour celui-ci. Oui, elle était coupable de ce crime de second ordre, mais non, elle n’arrivait pas à regretter ce sentiment.

Abadiel avait parfaitement conscience, qu’en agissant ainsi, elle condamnerait l’Élevé. Néanmoins, il ne pouvait en être autrement, car elle se devait de suivre ce que sa morale lui dictait, quand bien même elle devrait à jamais se punir pour cela. Alors soit, elle porterait le blâme. Elle réprimerait sa souffrance. Elle sacrifierait sa détresse, et chercherait à transformer la tristesse d’un amour tué dans l’œuf, en une force d’âme à la pureté incomparable, afin que cet écart, ne puisse jamais plus la frapper.
La Mineur n’avait jamais souhaité trahir, ni faire preuve d’orgueil et encore moins se rebeller contre Tout-puissant. Elle avait tenté seule de se soustraire à ses sentiments et à l’attirance, sans jamais donner une chance à l’Élevé. Bien qu’elle confessa y avoir brièvement songé, elle n’avait jamais permis cela. Elle restait vierge de tout contact, et son cœur, bien qu’épris, demeurait pur d’une volonté inébranlable.

Ainsi, Abadiel se présenta devant la Justice des Cieux, Uriel, et se soumit à la volonté de celle-ci. La sentence tomba : Anachorète. Dépouillés de toutes ses possessions, arcanes, la Mineur observa les runes d’encre pâle qui marquaient sa peau et scellaient ses pouvoirs. Pour une représentante de force, se sentir dépourvu du moindre don, la fit se sentir bien faible et elle comprit durant un instant, la fragilité de l’espèce humaine. Si elle l’avait déjà vue, jamais l’Archange n’aurait cru revêtir un jour, la tunique grise et terne, des condamnés à l’Anachorète.
Si elle comprenait que cette sentence était faite pour induire une réflexion sur ces agissements et en tirer les leçons, afin de ne pas réitérer les mêmes erreurs, la Mineur avait déjà fait ce cheminement seul, durant des siècles de résistance à ses sentiments. De ce fait, durant les siècles de cette vie recluse, le chemin sembla à Abadiel interminable, pourtant, sa volonté inébranlable chercha à tirer avantage de cette retraite. Ainsi naquirent son exigence extrême et sa rigueur rigide envers elle-même, mais également pour autrui.

À la fin de la sentence, qui s'étendit à plusieurs siècles célestes, l’Archange fut de nouveau convoqué devant les magistrats. S’ils pouvaient aisément la condamner à d’autres éternités de réflexions sur ces méfaits, la réponse qu’elle donna suffisait à calmer les craintes d’un nouvel égarement. Enfin, Abadiel fut officiellement libéré et l’encre sur sa peau, qui entravait ses capacités, fut effacée.
Jamais, la Mineur n’osa demander ce qu’il était advenu de l’Élevé, car elle ne doutait pas un instant, que les questions qu’elle souhaiterait poser à ce sujet, la conduirait à d’autres suspicions et donc, à une condamnation plus sévère encore.






Verset VII
Jamais, de ta propre initiative, tu ne devras blesser ou tuer l'un de mes enfants immortels ou mortels. Sache toutefois que tu as l'autorisation suprême de chasser les engeances du Mal. Tu es en droit de détruire leur enveloppe de chair. Mais il t'es interdit de mettre fin à leur vie sans mon décret.






Elle découvrit que les siècles d’isolement l’avaient conduit au plus proche des conflits. Les tensions étaient palpables, la guerre éminente. Abadiel se jeta corps et âme dans celles-ci, car tel était ce pour quoi elle avait été faite. Durant les millénaires que dura la Sanglante, elle insuffla le courage et l’espoir, chercha la force de vaincre et celle de savoir, quand il est judicieux de retenir ces coups.
Si ses pouvoirs inspiraient la crainte, car elle pouvait être redoutable tant à l'offensive qu'à la défensive, l'Archange, s'évertua à montrer l’exemple : de par sa bravoure à ne jamais renoncer face aux engeances infernales, faire preuve de vaillance, tant dans les paroles encourageantes, que dans sa volonté, était sa nature.

À l’image de ces confrères et consœurs Célestes, elle fut de celles qui rejoignirent les rangs de l’armée angélique, sous les ordres de Michaël. Harassante et interminable, la Guerre Sanglante se révéla d’une intensité et d’une violence inouïe. Jamais pareille dévastation n’eut lieu, et en son for intérieur, la Mineur chercha l’espoir qu’elle soit la seule guerre de cette ampleur dramatique.

Au cœur du conflit, l’une de ces sentinelles bleues générées de par son essence, retint son attention et signala la présence d’un être qu’elle avait cru oublié, depuis plusieurs milliers d’années. C’est ainsi, que l’Archange su ce qu’il était advenu de l’Élevé. Il avait chut, souillé par le vice induit par Colère.
Une colère qu’Abadiel devina être dirigé contre elle. Dans sa volonté de passer outre ses sentiments et son attachement pour l’ange, maintenant déchu, elle réalisa que lui, n’avait pas saisi la valeur de son acte, qu’il ne l’avait assimilé que comme une trahison. Indirectement, c’était elle, qui l’avait conduit à noircir ces ailes, à souiller son âme de l’amertume aigreur de la colère sourde. De ça, elle se sentit coupable.

Dans l’assourdissante cacophonie des combats, elle fit front contre celui qu’elle avait jadis chéri plus que l’Unique. Aujourd’hui, serait une nouvelle épreuve qu’il lui faudrait surmonter et Abadiel s’en acquitta. Le déchu gisait au sol et à dire vrai, elle ignora combien de temps elle prit à l’observer, insouciante du danger qui régnait.
Ce fût l’aura de Courage, semblant l’envelopper un temps, qui sortit la Mineur de sa torpeur temporaire. S’il ne prononça pas un mot, elle comprit l’intention et répliqua seulement un : « Je sais. » aux silencieux réconforts : « Tu as fait le bon choix. » du Majeur.
Puis, Abadiel reprit les armes et tourna définitivement la page de ce chapitre.





Il y a quelques années



- « Je n’y suis pas arrivée… Pourquoi cela doit-il êtes aussi difficile ? » Questionna Lorena dont la voix enraillée trahissait le désarroi et les larmes à venir. Peiné de ne pouvoir atteindre dans les temps, l’objectif ambitieux qu’elle s’était fixé à la reprise de l’entreprise familiale, elle semblait au bord de l’abandon.

Lorsque l’humaine qui permettait à l’Archange de rejoindre son corps dans le monde des mortels, subit son échec le plus cuisant depuis sa naissance, Abadiel chercha en elle le réconfort et les paroles les plus justes. Elle se surprit à puiser en elle, des propos qu’elle avait jadis tenus en haut lieu, il y a des millénaires de cela, devant les magistrats de sa propre condamnation.

- « Penses-tu que la vie est une route tranquille ? » Souffla l’Archange, qui aurait affiché un sourire tendre si elle avait pu prendre sa forme humaine. « Chaque être vivant possède un chemin prédéterminé jusqu’à l’élévation de son âme. Le trajet n’est pas toujours visible pour tous, aussi clairement que celui de son voisin, simplement parce que le voyage, les épreuves et la destination ne sont pas les mêmes pour chaque entité. L’Unique n’est pas un sot et dans sa grande bienveillance, il ne fait que disposer sur notre route, les embûches qu’il nous sait capables d’affronter et nous permet ainsi d’en tirer les leçons nécessaires, si elles doivent nous être enseignées. Trouver le courage de les affronter, la force de savoir quand renoncer à un raccourci trompeur, mais aussi la volonté et la force de se relever lorsque celles-ci nous mettent à terre, sont des enseignements de toute une vie. N’oublie jamais ces paroles, aujourd’hui, tu as reçu une leçon, apprends-la et tu n’en seras que plus forte. »