Incarnations
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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19/4/2020, 16:49
Incarné
De nombreux mystères entourent la naissance d'Astartée. A la demande de Mammon, précédente et originelle Incarnation de l'Avarice, Belphégor employa ses arts et sciences afin de lui dénicher un successeur digne des sommes colossales versées ... et aucun n'en sait plus, les trois intéressés n'ayant jamais divulgué la suite. La Paresse ne s'impliqua jamais dans la vie de l'enfant qui fut élevée par Mammon lui-même pour rapidement devenir le gardien et tuteur de ses immenses richesses. Ses premières apparitions en public datent du cinquième millénaire avant J.C.
Il fut témoin de la mort de Mammon des mains de l'Archange Michaël, lors des premières décennies de la Guerre Sanglante Ni lui, ni les possessions, ni les subordonnés, ni même sa forme bestiale saurienne dont il était si fier ne purent lui éviter ce sort. Il parvint à échapper à la destruction du vaisseau amiral de justesse, en jouant de son insignifiance apparente, peu en Enfer comme au Paradis ayant à l'époque conscience de son poids considérable dans l'existence de l'empire de l'Avarice.
Il supplanta aisément les nombreux candidats à la succession de Mammon en allant négocier directement avec Lucifer. Sa reconnaissance rapide stabilisa immédiatement les premiers soubresauts de l'industrie militaire infernale dans une période cruciale, et la productivité dépassa même les plus folles espérances sous sa direction, l'innovation technologique florissant grâce à son active coopération avec Bélial. Nonobstant les brouilles inévitables devant les fréquentes explosions de l'une ou de l'autre, cette collaboration délicate persiste encore aujourd'hui.
L'établissement du Grand Jeu lui a causé d'intenses frustrations, portant un coup d'arrêt net à la guerre qui stimulait tant de pans de l'économie infernale, ruinant des investissements de longue date, réduisant à néant la chance de mettre Michaël à l'amende ; pourtant, la fin de la guerre lui a permis de s'implanter avec succès sur le plan terrestre. De détracteur, il est devenu l'un des piliers du Grand Jeu en Enfer, afin de protéger ses possessions chez les mortels.
Sa richesse est colossale, tant en Enfer que sur Terre. Rares sont les industries, les cercles financiers ou les trafics où son influence ne s'exerce pas d'une quelconque façon, si infime et discrète soit-elle. La récente Révolution Industrielle l'a réjouit au plus haut point, lui permettant désormais de gérer en personne de vastes pans de son empire, plutôt que par subordonnés démoniaques interposés.
Astartée n'est pas un harpagon aveugle. A l'inverse de son père décédé, il a compris que la meilleure manière de protéger sa fortune est d'investir et de faire prospérer ses affaires, ses possessions et son trésor. Toujours prêt à faire payer la facture aux insolents qui l'auraient dommagé, il n'hésitera pas à se venger si l'investissement requis est minimal.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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19/4/2020, 16:55
Réservée
et Lilith, Diablo IV
L'Archange Eliah a toujours fait preuve d'une certaine fascination pour les mortels, l'une des dernières et plus importantes touches de la Création divine. Elle entretint pendant des siècles une certaine proximité amicale avec Gabrielle, les deux Archanges partageant une attention commune pour ces êtres si fragiles, quand bien même leurs motifs et raisons différaient parfois radicalement. Farouchement opposée à leur expulsion d'Eden et leur châtiment, les premières fêlures apparurent dès lors chez Eliah, tant dans cette amitié que sa dévotion pour son Père. Elle fut parmi les tous premiers Célestes à venir en aide aux humains, leur apportant les premières connaissances dans l'art de la chasse et la science des armes afin de se défendre contre les prédateurs et d'assurer leur subsistance. Déjà, des débats enflammés l'opposèrent à ses frères et sœurs, nombreux condamnant son geste qui devait aboutir aux premiers conflits.
Ecoeurée par l'attitude du Paradis, elle fut la première à prêter une oreille attentive aux propos séditieux de Lucifel, sans pour autant y succomber immédiatement. Quand l'accusation d'avoir occis un autre Archange tomba sur elle, elle ne chercha pas à se défendre et déchaîna sa rage dans toute sa splendeur et sa furie, bientôt légendaire. Les digues rompues, elle fut l'une des plus farouches combattantes dans la rébellion qui s'ensuivit, mais ne parvint pas à éviter leur défaite.
Lorsque sonna la répartition des pouvoirs, la Colère se manifesta à nouveau devant l'arrogance de Lucifer qui prétendit à un statut supérieur aux autres Vices. Elle échoua à nouveau, et, vaincue, se vit attribuer le sobriquet de Belial, Inutile, sans valeur. Ravalant sa rage, elle s'appropria le surnom, déterminée à le faire ravaler non seulement à l'ancien favori de Yahvé, mais aussi au Père lui-même et à tous ceux qui s'étaient détournés d'elle, mortels inclus.
Dès les premiers jours en Enfer, Belial a été aux premiers rangs des armées infernales, si ce n'est à la tête. L'écrasante majorité de l'armement, des tactiques et des stratégies, de l'organisation même sont les fruits de son intellect et de son imagination. S'il est difficile d'estimer sa part dans le déclenchement du premier conflit ouvert, elle pris la tête de l'ost infernal et parvint à infliger une lourde défaite aux armées célestes. Lors des millénaires qui suivit, elle réitéra l'exploit à de nombreuses reprises, son impulsivité lui valant néanmoins son lot de revers.
La Guerre Sanglante représenta l'apothéose, le pinacle de son existence. La menace d'une annihilation complète de la Création fut insuffisante à l'arrêter, et elle aurait défié à nouveau Lucifer si les autres Incarnations n'avaient pas soutenu leur souverain, dans une rare démonstration d'unité. Elle fut contrait de suivre le mouvement, contre tous ses souhaits. Si elle n'est pas à la source de chaque conflit ayant dévasté la Terre depuis, les mortels se débrouillant sans elle à merveille, elle n'y a pas moins pris part.
A ce jour, Belial reste officiellement fidèle à Lucifer en dépit de sa hargne, tant elle sait qu'elle ne pourrait le défaire dans les circonstances actuelles. Mais sentant la promesse d'un nouveau conflit mortel au sein des nations européennes, bien plus dévastateur que les précédents, elle s'est faite élire maire de Venise afin de garder un oeil sur ces contrées si prometteuses. Du moins, telle est la raison officielle, car l'implication de deux Incarnations, la Colère et la Discorde, semble indiquer des motifs bien plus nébuleux.
Ecoeurée par l'attitude du Paradis, elle fut la première à prêter une oreille attentive aux propos séditieux de Lucifel, sans pour autant y succomber immédiatement. Quand l'accusation d'avoir occis un autre Archange tomba sur elle, elle ne chercha pas à se défendre et déchaîna sa rage dans toute sa splendeur et sa furie, bientôt légendaire. Les digues rompues, elle fut l'une des plus farouches combattantes dans la rébellion qui s'ensuivit, mais ne parvint pas à éviter leur défaite.
Lorsque sonna la répartition des pouvoirs, la Colère se manifesta à nouveau devant l'arrogance de Lucifer qui prétendit à un statut supérieur aux autres Vices. Elle échoua à nouveau, et, vaincue, se vit attribuer le sobriquet de Belial, Inutile, sans valeur. Ravalant sa rage, elle s'appropria le surnom, déterminée à le faire ravaler non seulement à l'ancien favori de Yahvé, mais aussi au Père lui-même et à tous ceux qui s'étaient détournés d'elle, mortels inclus.
Dès les premiers jours en Enfer, Belial a été aux premiers rangs des armées infernales, si ce n'est à la tête. L'écrasante majorité de l'armement, des tactiques et des stratégies, de l'organisation même sont les fruits de son intellect et de son imagination. S'il est difficile d'estimer sa part dans le déclenchement du premier conflit ouvert, elle pris la tête de l'ost infernal et parvint à infliger une lourde défaite aux armées célestes. Lors des millénaires qui suivit, elle réitéra l'exploit à de nombreuses reprises, son impulsivité lui valant néanmoins son lot de revers.
La Guerre Sanglante représenta l'apothéose, le pinacle de son existence. La menace d'une annihilation complète de la Création fut insuffisante à l'arrêter, et elle aurait défié à nouveau Lucifer si les autres Incarnations n'avaient pas soutenu leur souverain, dans une rare démonstration d'unité. Elle fut contrait de suivre le mouvement, contre tous ses souhaits. Si elle n'est pas à la source de chaque conflit ayant dévasté la Terre depuis, les mortels se débrouillant sans elle à merveille, elle n'y a pas moins pris part.
A ce jour, Belial reste officiellement fidèle à Lucifer en dépit de sa hargne, tant elle sait qu'elle ne pourrait le défaire dans les circonstances actuelles. Mais sentant la promesse d'un nouveau conflit mortel au sein des nations européennes, bien plus dévastateur que les précédents, elle s'est faite élire maire de Venise afin de garder un oeil sur ces contrées si prometteuses. Du moins, telle est la raison officielle, car l'implication de deux Incarnations, la Colère et la Discorde, semble indiquer des motifs bien plus nébuleux.
Les explosions de la Colère ont beau être légendaires, elles sont bien moins fréquentes qu'on pourrait le croire. Voilà longtemps, depuis son humiliation par Lucifer, que Belial a appris à maîtriser son Vice et à ne pas le laisser saisir les rênes à la première provocation. Mais qu'on lui donne l'opportunité, et elle déchaînera, souvent à l'excès, toute la rage et la hargne de millénaires sur les infortunés qui l'auront attisée.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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Missives : 322
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25/4/2020, 20:57
Libre
Nul ne connaît vraiment les origines d'Uphir, à l'exception de lui-même. Lors du chaos de la rébellion de Lucifer, la trace de certains archanges fut perdue, disparus de la trame même de la Création. Si la plupart sont sans doute morts des mains de Lucifer ou ses camarades, il en est un qui parvint à rejoindre leurs rangs, pour des motifs qui lui sont propres. Quelle que soit son ancienne identité, il prit dès lors le nom d'Uphir, laissant son ancien épithète sombrer dans les limbes.
Les traces de l'influence d'Uphir sont difficiles à saisir avec certitude dans l'histoire des plans. Si on le soupçonne fortement d'avoir joué un rôle majeur dans la chute de l'Atlantide, le déclenchement des premiers conflits avec les Célestes puis celui de la Guerre Sanglante, nul n'a jamais pu (ou voulu) en apporter la preuve définitive. Dès les premiers siècles, les autres Incarnations se sont méfiées de lui et de ses manigances, de son extrême imprévisibilité pour tout autre esprit que le sien et de ses machinations tortueuses. Il s'est néanmoins toujours avéré être un adversaire déterminé du Paradis, s'efforçant toujours in fine de nuire à celui-ci dans l'étape finale de ses stratagèmes.
A l'inverse des autres Incarnations, il ne dispose d'aucune sphère d'influence où il règnerait en maître plus ou moins contesté. Selon les besoins de ses plans extrêmement alambiqués, complexes et planifiés, il choisit d'investir ses efforts et ceux de ses affiliés dans une direction ou une autre, souvent sans relation apparente avec ses menées. Si les autres démons ne voient en lui qu'un semeur de troubles et d e chaos, tant dans les plans du Paradis que ceux de l'Enfer, rares sont ceux à avoir décelé ses véritables motivations, pourtant en définitif fort simples. Le Chaos. Loin d'être un simple outil, un chemin comme pour les autres Infernaux, c'est bien la destination qu'il vise, celle qui l'a poussé à s'opposer au Père. Le Chaos absolu, pour toute la Création.
A l'exception notable de Lucifer, Uphir est la dernière des Incarnations originelles à n'avoir jamais été contraint à exécuter quelque inconscient prétendant outrageusement à son trône. Non que nul téméraire n'a jamais lorgné sur sa position, mais tous se sont retrouvés, en toute inconscience, à servir ses propres objectifs.
Les traces de l'influence d'Uphir sont difficiles à saisir avec certitude dans l'histoire des plans. Si on le soupçonne fortement d'avoir joué un rôle majeur dans la chute de l'Atlantide, le déclenchement des premiers conflits avec les Célestes puis celui de la Guerre Sanglante, nul n'a jamais pu (ou voulu) en apporter la preuve définitive. Dès les premiers siècles, les autres Incarnations se sont méfiées de lui et de ses manigances, de son extrême imprévisibilité pour tout autre esprit que le sien et de ses machinations tortueuses. Il s'est néanmoins toujours avéré être un adversaire déterminé du Paradis, s'efforçant toujours in fine de nuire à celui-ci dans l'étape finale de ses stratagèmes.
A l'inverse des autres Incarnations, il ne dispose d'aucune sphère d'influence où il règnerait en maître plus ou moins contesté. Selon les besoins de ses plans extrêmement alambiqués, complexes et planifiés, il choisit d'investir ses efforts et ceux de ses affiliés dans une direction ou une autre, souvent sans relation apparente avec ses menées. Si les autres démons ne voient en lui qu'un semeur de troubles et d e chaos, tant dans les plans du Paradis que ceux de l'Enfer, rares sont ceux à avoir décelé ses véritables motivations, pourtant en définitif fort simples. Le Chaos. Loin d'être un simple outil, un chemin comme pour les autres Infernaux, c'est bien la destination qu'il vise, celle qui l'a poussé à s'opposer au Père. Le Chaos absolu, pour toute la Création.
A l'exception notable de Lucifer, Uphir est la dernière des Incarnations originelles à n'avoir jamais été contraint à exécuter quelque inconscient prétendant outrageusement à son trône. Non que nul téméraire n'a jamais lorgné sur sa position, mais tous se sont retrouvés, en toute inconscience, à servir ses propres objectifs.
Uphir n'est pas un être omniscient. Parfaitement conscient des limites de son savoir, il conçoit ses plans avec soin pour gérer l'inconnu, l'aléatoire, les inévitables variables. Il ne chérit pas non plus l'anarchie en toutes circonstances, à l'aveuglette. Seul compte l'instauration, au final, de cet état de Chaos qu'il entrevoit, quitte à établir un Ordre arbitraire pour mieux l'atteindre.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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Missives : 322
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1/5/2020, 19:24
Libre
Dans l'ancien temps, celle qui devait devenir Leviathan n'était guère qu'une botaniste de renom dans les Cieux. Sous son impulsion, les rayons de la Bibliothèque Céleste se remplirent d'ouvrages recensant la Création végétale, ses innombrables spécimens et représentants, dans le moindre de leurs détails. Nul ne pouvait se vanter de rivaliser avec ses connaissances, et elle arpenta bientôt les régions du Paradis pendant des lustres, à la recherche de nouveaux plants et arbustes, disparaissant de la vue, jusqu'à l'esprit même, de ses frères et sœurs avant de réapparaître. Mais la Création n'était pas infinie, et sa passion aurait dû finir par être étanchée ... mais les décennies passèrent, et ses découvertes ne se tarirent pas, devenant même de plus en plus magnifiques et uniques. Alors vint la convocation divine.
Nul cataclysme n'aurait pu davantage ébranler les Célestes que la révélation qui fut faîte à cette occasion par leur Père. Elle avait osé transgresser l'un des grands interdits : altérer de sa propre volonté la Création, la manipuler par touches subtiles d'aether, la nourrir de ses pouvoirs afin de la rendre conforme à ses propres désirs. Le premier crime d'un Céleste. Consciente de sa faute, mais incapable de présenter le moindre remord ni regret, elle tenta de se défendre, mais la sentence était déjà arrêtée, et nul n'osa se dresser contre Dieu parmi ses rares soutiens. L'emprisonnement ne fut pas le pire châtiment, loin de là : en préalable, elle dû assister à la destruction, intégrale et sans pitié, de chacun de ses bourgeons, se sa propre progéniture. Pour la première fois, elle hurla à se briser la voix, suppliant une clémence qui n'arriva jamais.
Cinq siècles s'écoulèrent avant qu'enfin elle ne soit libérée, nullement par le pardon divin, mais par la rébellion d'une poignée de ses frères et sœurs. La destruction de sa geôle, un pari risqué, s'avéra payant lorsqu'elle se rallia à leur cause, mais même son renfort ne put altérer l'issue inéluctable. Exilée en Enfer comme les autres après leur défaite, elle fut la plus véloce à apprivoiser leur nouveau foyer, dès les premiers instants à la conquête des létales pousses locales. L'influence qu'elle exerça sur la flore infernale fut majeure, mais ô combien délicate à évaluer désormais là où tout n'est que mutations et altérations, disparitions et émergences. Son expertise botaniste se manifesta dans toute sa variété durant les conflits, tant pour les remèdes et simples que les poisons, des colosses végétaux s'attaquant aux gens et lieux.
Les domaines relevant de la sphère végétale ne sont pas les seuls à sentir son regard. Leviathan gère, en toute discrétion relative, l'une des branches les plus sordides du système servile infernal. Loin des marchés de gros et du commerce de masse, ses réseaux s'intéressent avant tout aux êtres uniques, aux individualités remarquables, aux essences incomparables. Ceux qui ont le malheur de tomber dans ses rets et de satisfaire ses critères disparaissent, ne laissant derrière eux que sombres rumeurs difficiles à élucider. Que ses créations se parent de nombreux attributs aetheriques ou animiques n'aide guère à l'optimisme sur leur destin.
Nul cataclysme n'aurait pu davantage ébranler les Célestes que la révélation qui fut faîte à cette occasion par leur Père. Elle avait osé transgresser l'un des grands interdits : altérer de sa propre volonté la Création, la manipuler par touches subtiles d'aether, la nourrir de ses pouvoirs afin de la rendre conforme à ses propres désirs. Le premier crime d'un Céleste. Consciente de sa faute, mais incapable de présenter le moindre remord ni regret, elle tenta de se défendre, mais la sentence était déjà arrêtée, et nul n'osa se dresser contre Dieu parmi ses rares soutiens. L'emprisonnement ne fut pas le pire châtiment, loin de là : en préalable, elle dû assister à la destruction, intégrale et sans pitié, de chacun de ses bourgeons, se sa propre progéniture. Pour la première fois, elle hurla à se briser la voix, suppliant une clémence qui n'arriva jamais.
Cinq siècles s'écoulèrent avant qu'enfin elle ne soit libérée, nullement par le pardon divin, mais par la rébellion d'une poignée de ses frères et sœurs. La destruction de sa geôle, un pari risqué, s'avéra payant lorsqu'elle se rallia à leur cause, mais même son renfort ne put altérer l'issue inéluctable. Exilée en Enfer comme les autres après leur défaite, elle fut la plus véloce à apprivoiser leur nouveau foyer, dès les premiers instants à la conquête des létales pousses locales. L'influence qu'elle exerça sur la flore infernale fut majeure, mais ô combien délicate à évaluer désormais là où tout n'est que mutations et altérations, disparitions et émergences. Son expertise botaniste se manifesta dans toute sa variété durant les conflits, tant pour les remèdes et simples que les poisons, des colosses végétaux s'attaquant aux gens et lieux.
Les domaines relevant de la sphère végétale ne sont pas les seuls à sentir son regard. Leviathan gère, en toute discrétion relative, l'une des branches les plus sordides du système servile infernal. Loin des marchés de gros et du commerce de masse, ses réseaux s'intéressent avant tout aux êtres uniques, aux individualités remarquables, aux essences incomparables. Ceux qui ont le malheur de tomber dans ses rets et de satisfaire ses critères disparaissent, ne laissant derrière eux que sombres rumeurs difficiles à élucider. Que ses créations se parent de nombreux attributs aetheriques ou animiques n'aide guère à l'optimisme sur leur destin.
Les motifs réels de Léviathan sont encore plus nébuleux que ceux de la Discorde. Elle veille sur sa nouvelle progéniture végétale avec férocité, et toute agression sera punie dans le sang de l'impudent, mais son ambition ne semble pas s'arrêter à la simple protection de son empire végétal. Ses créations qui se parent des attributs d'esclaves acquis sont un premier indice, mais nul n'a la réponse à cette question, pas plus qu'à sa position sur le Grand Jeu. A part elle, bien sûr.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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1/5/2020, 19:47
Incarnée
Dans les premiers temps du Paradis, rien n'indiquait que cette archange mineure insignifiante pourrait jouer un quelconque rôle d'envergure dans l'Histoire. Sans être la plus zélée des Enfants, elle n'émettait pas non plus de doute sur l'agencement du Paradis, ses lois et ses codes. Nulle rébellion, ni même le simple concept de l'odieux acte, ne traversait son esprit, et elle se satisfaisait amplement de sa condition. Comme d'autres, elle était fascinée par la Création, ses liens complexes et son harmonie délicate. Le cycle de la vie attirait tout particulièrement son attention. Les premiers humains ne l'intéressèrent guère plus que le reste des êtres de son Père, mais il ne les ignorait pas non plus.
Sa déchéance fut intimement liée à celle des hommes. Les miséreux chassés d'Eden attirèrent sa compassion, et elle se décida à puiser dans le vaste savoir céleste afin de les aider à assurer leur subsistance en les guidant vers le comestible et les gardant du nocif. Au fait des particularités de leur enveloppe, elle leur inculqua de saines règles de consommation et de préservation. Tout aurait pu s'arrêter là, son œuvre de bienfaisance achevée, si par curiosité elle n'avait goûté un de leur plat. Séduit par les saveurs, elle se convainquit, sous le prétexte d'améliorer leur ordinaire, d'expérimenter et de sélectionner les meilleurs harmonies de saveurs. L'émergence de l'art de la bonne chère lui doit énormément.
Mais ses absences se prolongèrent, à tel point qu'elle éveilla les soupçons et fut découverte. Si elle avait été loin de commettre un pêché mortel, un tel comportement n'était pas digne de son être, et elle fut consignée au Paradis, dans la cité d'Agartha, loin de tout ingrédient et de toute dégustation. Sa survie était assurée, comme toute sa fratrie, mais son palais se languissait désormais de retrouver ces jouissances perdues. Prudente, elle fit taire ses dissidences et acte de contrition, convaincu de n'être ni le premier ni le dernier à rejeter les lois d'airain du Paradis. Lorsque l'opportunité de se rebeller se présenta, elle la saisit sans hésiter.
De toutes les Incarnations, elle fut la moins impliquée dans les guerres qui s'ensuivirent, ne mobilisant ses efforts qu'afin de préserver ses sources d'approvisionnement, par la promesse d'un met particulièrement exquis et abondant ou dans l'attente du banquet suivant. Pourtant, de par ses innombrables séjours sur le plan terrestre, elle se retrouva bien souvent entraîné malgré lui dans de nombreuses luttes.
Amplement satisfaite du statut quo, elle adore entrecouper ses nombreux séjours chez les mortels de grands festins organisés dans son palais infernal, alternant les saveurs des deux plans et s'assurant de ne se lasser d'aucune. Son appétit gargantuesque lui assure une influence considérable sur tous les réseaux culinaires et gastronomiques des deux plans, et par ricochet dans bien d'autres domaines. Elle s'est découvert une passion pour la profession émergente de critique en la matière, un parfait prétexte pour visiter d'innombrables restaurants variés.
Sa déchéance fut intimement liée à celle des hommes. Les miséreux chassés d'Eden attirèrent sa compassion, et elle se décida à puiser dans le vaste savoir céleste afin de les aider à assurer leur subsistance en les guidant vers le comestible et les gardant du nocif. Au fait des particularités de leur enveloppe, elle leur inculqua de saines règles de consommation et de préservation. Tout aurait pu s'arrêter là, son œuvre de bienfaisance achevée, si par curiosité elle n'avait goûté un de leur plat. Séduit par les saveurs, elle se convainquit, sous le prétexte d'améliorer leur ordinaire, d'expérimenter et de sélectionner les meilleurs harmonies de saveurs. L'émergence de l'art de la bonne chère lui doit énormément.
Mais ses absences se prolongèrent, à tel point qu'elle éveilla les soupçons et fut découverte. Si elle avait été loin de commettre un pêché mortel, un tel comportement n'était pas digne de son être, et elle fut consignée au Paradis, dans la cité d'Agartha, loin de tout ingrédient et de toute dégustation. Sa survie était assurée, comme toute sa fratrie, mais son palais se languissait désormais de retrouver ces jouissances perdues. Prudente, elle fit taire ses dissidences et acte de contrition, convaincu de n'être ni le premier ni le dernier à rejeter les lois d'airain du Paradis. Lorsque l'opportunité de se rebeller se présenta, elle la saisit sans hésiter.
De toutes les Incarnations, elle fut la moins impliquée dans les guerres qui s'ensuivirent, ne mobilisant ses efforts qu'afin de préserver ses sources d'approvisionnement, par la promesse d'un met particulièrement exquis et abondant ou dans l'attente du banquet suivant. Pourtant, de par ses innombrables séjours sur le plan terrestre, elle se retrouva bien souvent entraîné malgré lui dans de nombreuses luttes.
Amplement satisfaite du statut quo, elle adore entrecouper ses nombreux séjours chez les mortels de grands festins organisés dans son palais infernal, alternant les saveurs des deux plans et s'assurant de ne se lasser d'aucune. Son appétit gargantuesque lui assure une influence considérable sur tous les réseaux culinaires et gastronomiques des deux plans, et par ricochet dans bien d'autres domaines. Elle s'est découvert une passion pour la profession émergente de critique en la matière, un parfait prétexte pour visiter d'innombrables restaurants variés.
la voracité de Belzébuth est belle et bien sans limites ... sauf celles qu'elle s'impose d'elle-même. La Gourmandise est consciente que si elle devait lâcher la bride à son Vice, il ne resterait bientôt plus de quoi la contenter. Aussi patiente-t-elle entre ses différents gueuletons, tout en guettant avec avidité le suivant. Par ailleurs, si elle affectionne des plats que d'autres qualifieraient volontiers de déviants ou monstrueux, elle sait aussi apprécier avec un égal plaisir des préparations qu'aucune cuisine terrestre ne renierait.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
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9/5/2020, 10:41
Libre
Goddess of Creation - Patreon by captdiablo
L'une des plus jeunes Incarnations, supplantée uniquement en la matière par Astartée, et la plus récente à avoir accédé à son trône, Lamatsu ne brille guère par ses origines flamboyantes, au sein de ces Premiers-Nés renégats du Père ou ces êtres aux origines mythiques et incertaines. Bien au contraire, son ascendance est parfaitement documentée, à la portée du premier fouineur inquisiteur. Une Damnée. C'est là l'essence même du paradoxe qu'elle incarne : cette même modestie d'extraction, cette origine si commune et banale, a saccagé la balance des pouvoirs infernaux bien plus efficacement que n'aurait pu le faire un Archange. La première, et pour l'heure la seule, âme mortelle à s'être frayée un chemin jusqu'aux plus hautes marches de l'Enfer.
Jeune Mageias avec un petit talent pour cet Art, issue de plusieurs générations de roturiers solidement mais modestement implantés à Atlantis, elle aurait continué son existence dans le même anonymat qui avait régné sur ses deux premières décades si le cataclysme ne s'était pas produit. Contre toute attente, et sûrement la sienne, l'arcaniste hédoniste se retrouver à mener au côté d'une poignée d'autres bien plus talentueux ou renommés un combat désespéré pour préserver la cité, ou au minimum ses habitants, de la dévastation du conflit entre Immortels qui devait in fine signer la perte d'Atlantis ... et la sienne. Un détail minuscule dans cet évènement d'une ampleur colossale.
Que ce moment final de bravoure n'aie pas été suffisant pour racheter son âme et lui garantir les Limbes, à défaut du Ciel, ou que ses motivations pour ce dernier sacrifice aie primé sur l'acte en lui-même, son âme échoua en Enfer, nouvelle et insignifiante Damnée de la Luxure. Elle continua de s'effacer de l'Histoire pendant des siècles, gravissant discrètement la hiérarchie infernale jusqu'à ce qu'Asmodée, la première et précédente Luxure, la sélectionne en tant qu'acolyte et amante régulière. Dans l'ignorance de tous, elle assuma en réalité un rôle vital, qui ne se résumait nullement à celui d'encas pour sa vorace supérieure : celui d'un maître-espion de talent, tissant sa toile d'informateurs toujours plus loin, celle-là même qui lui avait valu cette sélection.
Toujours discrète et pourtant figure connue de l'entourage d'Asmodée, elle contribua à avancer l'agenda de sa maîtresse pendant les conflits qui s'ensuivirent, fournissant nombres de secrets réputés inviolés pour alimenter ses complots. Si elle prit part à son lot de missions sur les plans terrestres et célestes, elle ne s'impliqua que rarement dans des affrontements armés ouverts, à l'exception de la Dernière Bataille, pas plus qu'elle ne prit ouvertement parti dans la délicate question du Grand Jeu.
Un siècle après son établissement, elle fit son entrée fracassante dans l'Histoire. L'acte en lui-même a donné lieu à de nombreuses rumeurs et mystifications, mais un fait demeure : cette âme mortelle, sans l'intervention d'une autre Incarnation, parvint à mettre fin à l'existence de la Luxure, et proclama son exploit aux yeux de tous. Convoquée par un Lucifer incertain sur la conduite à tenir devant l'affront, elle émergea de son palais flanquée d'un héraut qui annonça sa succession au trône de sa victime. Quelques années lui suffirent pour écraser les dissidences et consolider sa place.
Jeune Mageias avec un petit talent pour cet Art, issue de plusieurs générations de roturiers solidement mais modestement implantés à Atlantis, elle aurait continué son existence dans le même anonymat qui avait régné sur ses deux premières décades si le cataclysme ne s'était pas produit. Contre toute attente, et sûrement la sienne, l'arcaniste hédoniste se retrouver à mener au côté d'une poignée d'autres bien plus talentueux ou renommés un combat désespéré pour préserver la cité, ou au minimum ses habitants, de la dévastation du conflit entre Immortels qui devait in fine signer la perte d'Atlantis ... et la sienne. Un détail minuscule dans cet évènement d'une ampleur colossale.
Que ce moment final de bravoure n'aie pas été suffisant pour racheter son âme et lui garantir les Limbes, à défaut du Ciel, ou que ses motivations pour ce dernier sacrifice aie primé sur l'acte en lui-même, son âme échoua en Enfer, nouvelle et insignifiante Damnée de la Luxure. Elle continua de s'effacer de l'Histoire pendant des siècles, gravissant discrètement la hiérarchie infernale jusqu'à ce qu'Asmodée, la première et précédente Luxure, la sélectionne en tant qu'acolyte et amante régulière. Dans l'ignorance de tous, elle assuma en réalité un rôle vital, qui ne se résumait nullement à celui d'encas pour sa vorace supérieure : celui d'un maître-espion de talent, tissant sa toile d'informateurs toujours plus loin, celle-là même qui lui avait valu cette sélection.
Toujours discrète et pourtant figure connue de l'entourage d'Asmodée, elle contribua à avancer l'agenda de sa maîtresse pendant les conflits qui s'ensuivirent, fournissant nombres de secrets réputés inviolés pour alimenter ses complots. Si elle prit part à son lot de missions sur les plans terrestres et célestes, elle ne s'impliqua que rarement dans des affrontements armés ouverts, à l'exception de la Dernière Bataille, pas plus qu'elle ne prit ouvertement parti dans la délicate question du Grand Jeu.
Un siècle après son établissement, elle fit son entrée fracassante dans l'Histoire. L'acte en lui-même a donné lieu à de nombreuses rumeurs et mystifications, mais un fait demeure : cette âme mortelle, sans l'intervention d'une autre Incarnation, parvint à mettre fin à l'existence de la Luxure, et proclama son exploit aux yeux de tous. Convoquée par un Lucifer incertain sur la conduite à tenir devant l'affront, elle émergea de son palais flanquée d'un héraut qui annonça sa succession au trône de sa victime. Quelques années lui suffirent pour écraser les dissidences et consolider sa place.
Ne vous laissez pas abuser par ses origines mortelles ou son passé de tisseuse d'intrigues et de murmures : Lamatsu reste une force primale et dévastatrice, au même titre que toutes ses consœurs et ses confrères jouissant du statut d'Incarnation. Qu'elle préfère user de subtilité ou de discrétion ne l'empêcha nullement d'annihiler un obstacle sur son chemin, si l'envie lui prend.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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9/5/2020, 10:50
Libre
L'incarnation de la piété filiale, du fils aimant, adorant même cette figure paternelle irradiant de perfection ; nul ne pouvait se targuer de surpasser Méphistophélès dans ce domaine, et nul ne l'aurait osé, tant son essence toute entière se tournait vers ce chemin. Sa passion platonique et sa chaste vénération irradiaient d'une telle sincérité que nul n'aurait osé le railler, d'autant qu'il n'était jamais le dernier à verbaliser une certaine dérision à son propre égard, suscitant pour son plus grand régal rires et sourires. Pourtant, l'essentiel de son temps se consacrait au soutien des tâches de Lucifel, l'Aîné idéal, le modèle à suivre, son frère préféré et un brin idéalisé, sans égaler la figure Divine. Un soutien moral et fidèle du Premier des Célestes, dans ses innombrables et complexes tâches, et plus sobrement, une amitié indispensable à leur équilibre mutuel. La déchirure de l'exil n'en fut que plus grande.
Le désespoir infiltra insidieusement l'archange, incapable d'entendre cette faille de son univers, cette fissure entre les deux êtres qu'il chérissait par-dessus tout, le refus obstiné de se repentir de son frère, la sévérité implacable de son Père. En vain, il plaida auprès de Dieu, des décennies durant, pour obtenir un pardon, une once de clémence envers le dissident. La morosité le gagnant, la détresse envahissant chaque lustre plus de portions de son âme, il se décida à commettre l'implacable transgression, dans le fol espoir d'effacer cette souillure de l'harmonie : discrètement, dans l'ignorance de tous, il rejoint l'Exilé dans son séjour infernal. S'il espérant lui faire entendre raison, ramener son devancier sur le droit chemin et réparer la concorde des Cieux, la faillite fut spectaculaire. Lorsqu'il revint de son séjour secret, sa foi en son Père avait disparu, remplacée par un atroce cynisme et une détermination glaciale à le voir choir de son trône.
En l'absence de Lucifel, il lui revint d'élaborer le premier complot de l'histoire des Plans. Le recrutement de Mammon, Asmodée et Belzebuth, l'évasion de Belial et de Leviathan, et tant d'autres Déchus ... la rébellion n'aurait su atteindre une telle ampleur sans ses efforts acharnés. Il tomba le masque au premier sang, convaincu de la justesse et de l'inéluctabilité de leur triomphe, sa passion l'empêchant de commettre davantage d'irréparables dégradations. Ses efforts, conjugués à ceux de Belphégor, assurèrent la domination incontestable de Lucifer lors de l'établissement de l'Enfer, établissant la suprématie qui perdure encore.
Peu apprécié, un bel euphémisme, des autres Incarnations plus rétives à l'autorité de Lucifer, Méphistophélès a depuis lors consacré l'essentiel de ses efforts à assurer la position de son souverain, bien avant l'éventuel triomphe infernal et la défaite des Célestes. Bien des machinations ont été désamorcées, tuées dans l'oeuf, avant qu'elles ne puissent porter le moindre coup aux domaines, possessions ou l'influence de Lucifer, par l'intervention délicate du Mensonge. Suprêmement doué pour manipuler et déguiser la vérité, altérer les faits et perceptions et modeler une réalité qui sert ses plans, son entremise est toujours difficile à déceler et bien plus à jauger, qu'elle se résume à un murmure ou soit proclamée aux yeux de chacun. Quant à discerner la part de calcul et de pulsion mythomaniaque qui préside à tel acte, voilà une tâche encore plus illusoire.
Le désespoir infiltra insidieusement l'archange, incapable d'entendre cette faille de son univers, cette fissure entre les deux êtres qu'il chérissait par-dessus tout, le refus obstiné de se repentir de son frère, la sévérité implacable de son Père. En vain, il plaida auprès de Dieu, des décennies durant, pour obtenir un pardon, une once de clémence envers le dissident. La morosité le gagnant, la détresse envahissant chaque lustre plus de portions de son âme, il se décida à commettre l'implacable transgression, dans le fol espoir d'effacer cette souillure de l'harmonie : discrètement, dans l'ignorance de tous, il rejoint l'Exilé dans son séjour infernal. S'il espérant lui faire entendre raison, ramener son devancier sur le droit chemin et réparer la concorde des Cieux, la faillite fut spectaculaire. Lorsqu'il revint de son séjour secret, sa foi en son Père avait disparu, remplacée par un atroce cynisme et une détermination glaciale à le voir choir de son trône.
En l'absence de Lucifel, il lui revint d'élaborer le premier complot de l'histoire des Plans. Le recrutement de Mammon, Asmodée et Belzebuth, l'évasion de Belial et de Leviathan, et tant d'autres Déchus ... la rébellion n'aurait su atteindre une telle ampleur sans ses efforts acharnés. Il tomba le masque au premier sang, convaincu de la justesse et de l'inéluctabilité de leur triomphe, sa passion l'empêchant de commettre davantage d'irréparables dégradations. Ses efforts, conjugués à ceux de Belphégor, assurèrent la domination incontestable de Lucifer lors de l'établissement de l'Enfer, établissant la suprématie qui perdure encore.
Peu apprécié, un bel euphémisme, des autres Incarnations plus rétives à l'autorité de Lucifer, Méphistophélès a depuis lors consacré l'essentiel de ses efforts à assurer la position de son souverain, bien avant l'éventuel triomphe infernal et la défaite des Célestes. Bien des machinations ont été désamorcées, tuées dans l'oeuf, avant qu'elles ne puissent porter le moindre coup aux domaines, possessions ou l'influence de Lucifer, par l'intervention délicate du Mensonge. Suprêmement doué pour manipuler et déguiser la vérité, altérer les faits et perceptions et modeler une réalité qui sert ses plans, son entremise est toujours difficile à déceler et bien plus à jauger, qu'elle se résume à un murmure ou soit proclamée aux yeux de chacun. Quant à discerner la part de calcul et de pulsion mythomaniaque qui préside à tel acte, voilà une tâche encore plus illusoire.
Fidèle des fidèles du cercle de Lucifer, nul n'en sait plus que lui sur les motivations et les secrets jalousement gardés de son Aîné, devant même les Déchus et la garde rapprochée. Sous ses airs de bavard irrépressible, Méphisto est bien plus secret qu'il ne veut le faire croire, et a toujours veillé à l'inviolabilité de ces confidences, s'assurant au contraire que nul ne parvienne à ne serait-ce que les effleurer. A l'occasion, il peut arriver qu'un fouineur trop fructueux disparaisse sans que le moindre soupçon soit éveillé, le meurtre ne lui répugnant nullement
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Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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9/5/2020, 11:07
Incarné
Hellstern et Alridon, The Dissenter by Nino Vecia
D'Aîné des Enfants, bras principal de Dieu, préféré et régent tout désigné à traître au nom honni par tous, progéniture ingrate et incarnation du Mal, comme le puissant a chuté ... Dès les premiers instants de la Création, alors que la Terre n'était encore que poussière cosmique et concept abstrait, il était aux côtés de son Père, lui portant assistance dans ses Œuvres, agissant en délégataire principal de son autorité, tranchant nombre de sujets indignes de Son attention en son nom. Apprécié de tous pour ses nombreux mérites, il fut l'un des rares impliqués dans le projet le plus sensible du Créateur, l'Humanité. Alors que son Père consacrait son attention sur Adam, il chargea Lucifel de la maturation de Lilith, la première femme toute juste créée, afin de l'intégrer dans le plan divin. Nul ne pouvait prévoir que cette décision engendrerait les premières fissures entre eux.
Adam refusa la compagnie de Lilith, conduisant in fine à la création d'Eve et l'ostracisme de Lilith. Profondément blessé, non tant du traitement injuste réservé à sa protégée que les lourdes implications envers lui-même, Lucifel accusa le coup. Il avait échoué, son œuvre implicitement une déception aux yeux de son Père, indigne d'avoir sa place dans la Création. De là naquit une inimitié tenace envers le couple fondateur, et plus tard envers leur descendance. Seul parmi sa fratrie, il continua de visiter Lilith, tirant fierté de son ancienne charge et soignant son orgueil blessé, se persuadant qu'on lui avait injustement ôté la place qui lui revenait de droit, l'instruisant dans les savoirs des Célestes.
La révélation de la chute d'Adam et d'Eve, et l'implication de Lilith dans le sacrilège de la pomme ne l'ébranla pas dans son soutien. Pour son crime indéniable, le châtiment était inévitable et inéluctablement magistral, émanant de Dieu lui-même, et pourtant Lucifer s'y opposa frontalement. Seul à se dresser ouvertement contre Dieu, il argua en vain que la responsabilité du crime n'émanait que de ceux à avoir consommé le fruit, à peu de choses de proclamer haut et fort que l’œuvre de Dieu était imparfaite. En dépit des supplications d'autres Archanges, désespérés de le voir s'engager sur cette voie sans issue ni retour, il refusa de désavouer tant ses propos que sa protégée. Pour sa rébellion, il fut privé de sa grâce, mutilé dans l'instant, et exilé en Enfer jusqu'à sa repentance. Il ne devait jamais revoir Lilith, ni apprendre son sort, pas plus que quiconque à l'exception du Créateur.
Un premier siècle s'écoula, une éternité de souffrance et de désespoir, aux frontières de la folie et même de la démence, sans qu'il ne renie pour autant ses convictions. Lentement, rassemblant sa psyché en fragments, il commença à arpenter ces paysages inconnus, d'accès toujours refusé par Dieu d'ordinaire. Son essence amoindrie par la mutilation de sa grâce, il parvint néanmoins à suivre les murmures de l'étrange aether de ce plan, jusqu'à enfin découvrir l'ampleur des mensonges de son Créateur. Une vérité insoutenable, et pourtant si libératrice. Le Premier, il avait eu raison, contre tous, il avait atteint la révélation. Mais ce qu'il découvrit, cette source qui l'abreuva du premier Vice, assurant sa subsistance et consolidant ses forces, était bien trop vaste pour lui. S'il voulait renverser le tyrannique mystificateur, il lui faudrait des alliés, ou plutôt des vassaux. Méphistophélès et Belphégor furent les premiers, mais ils ne suffiraient pas.
La rébellion ouverte qu'il déclencha à son retour au Paradis échoua, sans être vraiment infructueuse. Outre les dégâts colossaux qu'elle inflige au Paradis et aux Célestes, elle démontra avec éclat qu'il était possible de se dresser contre leur Père, et permit in fine l'élévation des Incarnations et d'asseoir sa propre emprise sur la nouvelle faction Infernale. Sa suprématie rapidement affirmée après une vaine contestation de Belial, il imposa son monopole encore présent sur les futurs Déchus à venir, de même que sa main-mise sur la région entière d'Elysion. Il demeure encore aujourd'hui le Premier de ses pairs, le souverain de l'Enfer, l'Orgueil propulsé au rang de premier des Vices.
Paradoxe typique de l'Enfer, son autorité est autant incontestée dans l'absolu que fragile dans le détail. Sa finesse politique et son usage habile de sa puissance lui ont permis d'assurer sa domination et de diriger au mieux les efforts de ses pairs vers le chemin qui mènera à la chute du Despote divin. Si nul ne saurait le défier sans en payer le prix, la récalcitrante des autres Incarnations peut mener à bien des déconvenues ou revers, et leur mauvaise volonté délicate à déceler, avant même de la prouver. Les conflits des premiers temps, et la Guerre Sanglante elle-même, aurait pu être remportée si les dissensions et affrontements internes n'avaient ralenti la montée en puissance infernale à maintes occasions.
Lucifer est l'un des trois architectes de la reconstruction du plan mortel à l'issue de la Guerre Sanglante, avec Dieu et Azrael, l’Émissaire de la Mort. La tâche fut longue et ardue, tant par l'extrême subtilité requise par l’œuvre inédite et colossale que les négociations féroces entreprises par Lucifer afin d'assurer la place de l'Enfer dans ce nouveau monde à naître. Le détail de leurs échanges et discussions, sans témoin d'aucune sorte, n'a jamais fuité. Plus récemment, il a encore été contraint d'interagir avec les autres factions, lorsqu'une prophétie émanant de l'Oracle Blanc est venue détailler celle, plus ancienne, de l'Apocalypse. Une nouvelle fois, les Trois se sont réunis, s'efforçant de désamorcer une nouvelle flambée des tensions et une deuxième Guerre Sanglante. A l'issue de ce conciliabule, il s'est retrouvé, associé à Gabrielle, à concevoir chacun des Cavaliers, à l'aide d'enveloppes mortelles soigneusement sélectionnées. La Charité comme l'Orgueil se sont tous deux acquittés sans plaisir de cette tâche, avant de se tenir à l'écart de leur progéniture, comme voulu par l'accord des factions.
Adam refusa la compagnie de Lilith, conduisant in fine à la création d'Eve et l'ostracisme de Lilith. Profondément blessé, non tant du traitement injuste réservé à sa protégée que les lourdes implications envers lui-même, Lucifel accusa le coup. Il avait échoué, son œuvre implicitement une déception aux yeux de son Père, indigne d'avoir sa place dans la Création. De là naquit une inimitié tenace envers le couple fondateur, et plus tard envers leur descendance. Seul parmi sa fratrie, il continua de visiter Lilith, tirant fierté de son ancienne charge et soignant son orgueil blessé, se persuadant qu'on lui avait injustement ôté la place qui lui revenait de droit, l'instruisant dans les savoirs des Célestes.
La révélation de la chute d'Adam et d'Eve, et l'implication de Lilith dans le sacrilège de la pomme ne l'ébranla pas dans son soutien. Pour son crime indéniable, le châtiment était inévitable et inéluctablement magistral, émanant de Dieu lui-même, et pourtant Lucifer s'y opposa frontalement. Seul à se dresser ouvertement contre Dieu, il argua en vain que la responsabilité du crime n'émanait que de ceux à avoir consommé le fruit, à peu de choses de proclamer haut et fort que l’œuvre de Dieu était imparfaite. En dépit des supplications d'autres Archanges, désespérés de le voir s'engager sur cette voie sans issue ni retour, il refusa de désavouer tant ses propos que sa protégée. Pour sa rébellion, il fut privé de sa grâce, mutilé dans l'instant, et exilé en Enfer jusqu'à sa repentance. Il ne devait jamais revoir Lilith, ni apprendre son sort, pas plus que quiconque à l'exception du Créateur.
Un premier siècle s'écoula, une éternité de souffrance et de désespoir, aux frontières de la folie et même de la démence, sans qu'il ne renie pour autant ses convictions. Lentement, rassemblant sa psyché en fragments, il commença à arpenter ces paysages inconnus, d'accès toujours refusé par Dieu d'ordinaire. Son essence amoindrie par la mutilation de sa grâce, il parvint néanmoins à suivre les murmures de l'étrange aether de ce plan, jusqu'à enfin découvrir l'ampleur des mensonges de son Créateur. Une vérité insoutenable, et pourtant si libératrice. Le Premier, il avait eu raison, contre tous, il avait atteint la révélation. Mais ce qu'il découvrit, cette source qui l'abreuva du premier Vice, assurant sa subsistance et consolidant ses forces, était bien trop vaste pour lui. S'il voulait renverser le tyrannique mystificateur, il lui faudrait des alliés, ou plutôt des vassaux. Méphistophélès et Belphégor furent les premiers, mais ils ne suffiraient pas.
La rébellion ouverte qu'il déclencha à son retour au Paradis échoua, sans être vraiment infructueuse. Outre les dégâts colossaux qu'elle inflige au Paradis et aux Célestes, elle démontra avec éclat qu'il était possible de se dresser contre leur Père, et permit in fine l'élévation des Incarnations et d'asseoir sa propre emprise sur la nouvelle faction Infernale. Sa suprématie rapidement affirmée après une vaine contestation de Belial, il imposa son monopole encore présent sur les futurs Déchus à venir, de même que sa main-mise sur la région entière d'Elysion. Il demeure encore aujourd'hui le Premier de ses pairs, le souverain de l'Enfer, l'Orgueil propulsé au rang de premier des Vices.
Paradoxe typique de l'Enfer, son autorité est autant incontestée dans l'absolu que fragile dans le détail. Sa finesse politique et son usage habile de sa puissance lui ont permis d'assurer sa domination et de diriger au mieux les efforts de ses pairs vers le chemin qui mènera à la chute du Despote divin. Si nul ne saurait le défier sans en payer le prix, la récalcitrante des autres Incarnations peut mener à bien des déconvenues ou revers, et leur mauvaise volonté délicate à déceler, avant même de la prouver. Les conflits des premiers temps, et la Guerre Sanglante elle-même, aurait pu être remportée si les dissensions et affrontements internes n'avaient ralenti la montée en puissance infernale à maintes occasions.
Lucifer est l'un des trois architectes de la reconstruction du plan mortel à l'issue de la Guerre Sanglante, avec Dieu et Azrael, l’Émissaire de la Mort. La tâche fut longue et ardue, tant par l'extrême subtilité requise par l’œuvre inédite et colossale que les négociations féroces entreprises par Lucifer afin d'assurer la place de l'Enfer dans ce nouveau monde à naître. Le détail de leurs échanges et discussions, sans témoin d'aucune sorte, n'a jamais fuité. Plus récemment, il a encore été contraint d'interagir avec les autres factions, lorsqu'une prophétie émanant de l'Oracle Blanc est venue détailler celle, plus ancienne, de l'Apocalypse. Une nouvelle fois, les Trois se sont réunis, s'efforçant de désamorcer une nouvelle flambée des tensions et une deuxième Guerre Sanglante. A l'issue de ce conciliabule, il s'est retrouvé, associé à Gabrielle, à concevoir chacun des Cavaliers, à l'aide d'enveloppes mortelles soigneusement sélectionnées. La Charité comme l'Orgueil se sont tous deux acquittés sans plaisir de cette tâche, avant de se tenir à l'écart de leur progéniture, comme voulu par l'accord des factions.
La puissance de Lucifer est incontestable, tant par son autorité reconnue, que les Déchus dont il se réserve les services. En revanche, nulle autre Incarnation ne l'ayant défiée de front depuis la malheureuse tentative de Belial, sa supériorité individuelle est l'objet de spéculations. Mais nul ne connaît mieux que lui les secrets de l'Enfer, et la certitude qu'il en a enfoui certains pour son propre usage a jusque-là calmé les velléités de ses pairs.
Essences : 477
Arrivée en ces terres : 20/03/2016
Missives : 322
Crédit de l'Avatar : Azrael, the angel of death by Harshanand Singh / Hsingh
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9/5/2020, 11:10
Libre
Du temps où il n'avait pas encore perdu sa Grâce, l'Archange qui devait devenir Belphégor était l'une des plus grandes éminences du Paradis. L'étendue de son savoir et de sa sapience n'était guère contestée que par Raphaël, la future Sagesse, et encore celui-ci devait s''incliner devant les qualités de pédagogue et la puissance de transmission sans égale de son frère. L'établissement de la fameuse Bibliothèque, siège du savoir des Célestes, fut principalement de son fait, de même que nombre de découvertes. S'il ne communiqua jamais directement avec les mortels, répugnant à quitter ses laboratoires et ateliers si confortables, nombre de ses élèves angéliques se servirent de ses enseignements afin de susciter les premiers balbutiement de la science sur Terre.
En vérité, sa sagesse était si proverbiale, l'exil de Lucifel à peine débuté, son nom commença à être avancé comme le nouveau émissaire divin, en lieu et place de celui qui avait déçu leur Père et perdu sa Grâce le temps d'une pénitence. Leur Père ne démentit pas les rumeurs, pas plus qu'il ne les confirma, ce qui ne fit que leur donner de l'ampleur. S'il ne sembla pas affecté, à la lumière de ses agissements ultérieurs, difficile de croire qu''il y resta insensible ...
Depuis les premiers jours de la Création, certains sujets, certains lieux, certaines recherches s'étaient heurtées au veto divin, implacable et immuable. Il avait toujours respecté l'Interdit, malgré une certaine frustration et une curiosité lancinante à l'égard de ces secrets qui lui interdisait d'étendre sa prescience à l'ensemble de l'Oeuvre divine. Un jour, quelques lustres après le début des racontars, il le brisa. Il s'abreuva de ces savoirs interdits, de ces connaissances refusées, pour un motif qu'il ne dévoila jamais. Et le courroux divin se déchaîna, terrible. Le premier, il fut dépouillé à jamais de sa Grâce. Pas d'exil, ni de chance infime de rédemption. Mutilé, et condamné à choir en Enfer. C'est là-bas qu'il retrouva Lucifer, qu'il fut sauvé de sa lente agonie. Le premier à ses côtés, lorsque la rébellion débuta.
Dès l'établissement de l'Enfer, il s'avéra l'une des Incarnations les plus loyales envers leur Souverain, n'étant égalé que par le Mensonge. Un geste loin d'être désintéressé, car la relative stabilisation des intrigues et conflits internes lui permit de se consacrer à sa seule véritable passion, la recherche de la Vérité. Une philosophie d'existence qui n'a jamais varié depuis sa nouvelle naissance en tant qu'Incarnation de la Paresse : toutes les autres circonstances ne sont qu'ennuyantes distractions, bourdonnantes et lassantes. Le moindre petit détail, la plus petite anicroche, un contretemps insupportable. Une part entière de sa psyché, de son savoir et de son intellect se retrouva ainsi dédiée, nuit et jour, à l'élaboration de concepts et d'artéfacts, d'expériences à accomplir ou assigner à des subordonnés afin d'éradiquer toujours plus de contretemps.
Son investissement dans les luttes Infernales, tant internes qu'externes, se retrouva ainsi toujours conditionné à sa Quête perpétuelle. Il ne s'y impliqua qu'afin de pousser plus loin ses expérimentations ou afin d'assurer la stabilité nécessaire à leur accomplissement. Il ne se retrouva que rarement à arpenter lui-même les lieux, une perte de temps précieuse et indigne de son rang, préférant l'intervention d'émissaires ou l'interférence par l'emploi de ses considérables connaissances occultes.
En vérité, sa sagesse était si proverbiale, l'exil de Lucifel à peine débuté, son nom commença à être avancé comme le nouveau émissaire divin, en lieu et place de celui qui avait déçu leur Père et perdu sa Grâce le temps d'une pénitence. Leur Père ne démentit pas les rumeurs, pas plus qu'il ne les confirma, ce qui ne fit que leur donner de l'ampleur. S'il ne sembla pas affecté, à la lumière de ses agissements ultérieurs, difficile de croire qu''il y resta insensible ...
Depuis les premiers jours de la Création, certains sujets, certains lieux, certaines recherches s'étaient heurtées au veto divin, implacable et immuable. Il avait toujours respecté l'Interdit, malgré une certaine frustration et une curiosité lancinante à l'égard de ces secrets qui lui interdisait d'étendre sa prescience à l'ensemble de l'Oeuvre divine. Un jour, quelques lustres après le début des racontars, il le brisa. Il s'abreuva de ces savoirs interdits, de ces connaissances refusées, pour un motif qu'il ne dévoila jamais. Et le courroux divin se déchaîna, terrible. Le premier, il fut dépouillé à jamais de sa Grâce. Pas d'exil, ni de chance infime de rédemption. Mutilé, et condamné à choir en Enfer. C'est là-bas qu'il retrouva Lucifer, qu'il fut sauvé de sa lente agonie. Le premier à ses côtés, lorsque la rébellion débuta.
Dès l'établissement de l'Enfer, il s'avéra l'une des Incarnations les plus loyales envers leur Souverain, n'étant égalé que par le Mensonge. Un geste loin d'être désintéressé, car la relative stabilisation des intrigues et conflits internes lui permit de se consacrer à sa seule véritable passion, la recherche de la Vérité. Une philosophie d'existence qui n'a jamais varié depuis sa nouvelle naissance en tant qu'Incarnation de la Paresse : toutes les autres circonstances ne sont qu'ennuyantes distractions, bourdonnantes et lassantes. Le moindre petit détail, la plus petite anicroche, un contretemps insupportable. Une part entière de sa psyché, de son savoir et de son intellect se retrouva ainsi dédiée, nuit et jour, à l'élaboration de concepts et d'artéfacts, d'expériences à accomplir ou assigner à des subordonnés afin d'éradiquer toujours plus de contretemps.
Son investissement dans les luttes Infernales, tant internes qu'externes, se retrouva ainsi toujours conditionné à sa Quête perpétuelle. Il ne s'y impliqua qu'afin de pousser plus loin ses expérimentations ou afin d'assurer la stabilité nécessaire à leur accomplissement. Il ne se retrouva que rarement à arpenter lui-même les lieux, une perte de temps précieuse et indigne de son rang, préférant l'intervention d'émissaires ou l'interférence par l'emploi de ses considérables connaissances occultes.
Les connaissances théoriques et pratiques de Belphégor sont autant colossales dans les domaines scientifiques, ésotériques et métaphysiques qu'elles sont lacunaires dans le reste. Ce n'est pas seulement qu'il ne s'intéresse guère à la politique, ou tout autre sujet terre-à-terre : les domaines profanes et séculiers, qu'ils soient récents ou anciens, d'ampleur cosmique ou d'une insignifiance complète, n'existent tout simplement pas à ses yeux. Si un détail l'interpelle à une occasion dans un de ces thèmes, il le sélectionnera soigneusement en ignorant tout le reste des circonstances, allant à l'essentiel sans se laisser distraire en efforts inutiles.
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