Fidèle féal des majeurs, depuis l'aube de sa création, Eurynome aspirait à être reconnu par l'élite, pour son labeur. Sa patience s'en trouva récompensée quand, lors de ses cent dix huit ans, Gabriel lui proposa de devenir son bras droit : un poste tant désiré que convoité. Infiniment reconnaissant envers celle qu'il admirait secrètement, Eurynome accepta de devenir son principal conseiller.

En l'an 9163 av. J.-C. par bonté, Gabriel offrit aux hommes, un savoir du Paradis : l'Alchimie. Déplorant l'impuissance de ces êtres éphémères, face aux manigances des engeances démoniaques, elle voulu leur accorder une chance de lutter. Bien que conscient du cœur vicié des Mortels et du risque potentiel de faire don d'une connaissance si précieuse, Eurynome ne chercha pas à l'en dissuader. Il assista à regret, à ce qu'il redoutait le plus : la corruption. Dieu, face à l'outrecuidance des Mortels, tempêta. De colère, il demanda à ce qu'elle soit châtiée pour son crime. Loyal envers la Charité, Eurynome ne pouvait accepter qu'elle se trouve réprouvée. Il la convainquit donc, de lui faire porter le blâme, une décision douloureuse mais nécessaire.

Gabriel, opposée à son sacrifice, ne souhaitait pas qu'il soit déchu, pour une faute qui lui incombait. Elle était prête à porter l'opprobre et être condamnée jusqu'à ce qu'Eurynome lui fasse comprendre que si elle chutait, il la suivrait dans les confins de l'Enfer. Face à tant de ferveur et de détermination, elle abdiqua, le cœur lourd et les larmes aux abords de ses yeux.

La faute lui fut donc imputée. Après un adieu larmoyant et une dernière étreinte, Gabriel assista à son jugement expéditif. Alors qu'il chuta dans l'En-dessous, et qu'il disparaissait de sa vue, Dieu altéra les faits, dans l'esprit de tous, sauf Gabriel, pour graver en elle sa propre erreur. L'archange déchu en oublia la vérité, son propre sacrifice en hommage à la Charité. Dans sa mémoire altérée, il est celui qui offrit aux hommes, le don de l'Alchimie et le payait chèrement.

Dans ces terres inhospitalières, la folie, due à la perte de sa grâce et les tourments de la damnation, faillirent le consumer. Il ne trouva échappatoire que grâce à l'intervention de Lucifer. Pour le remercier de l'avoir sauvé et surtout pour survivre, il lui offrit sa loyauté. Seul, dans ce monde, il serait à la merci de la faune prédatrice. Il ne survivrait pas et il le savait. Eurynome rejetait l'idée de mourir.

Les années et siècles passants, il en oublia ses services auprès de Gabriel. L'omission pour se préserver, de cette causalité. Les souvenirs restants du Paradis ne lui apportaient qu'aigreur et amertume.

Bien qu'il oblitéra volontairement ou non, ses souvenirs de ce temps passé aux Cieux, chaque fois qu'on nomme la Charité, son coeur se serre et son crâne devient douloureux, comme si quelque chose souhaitait en sortir. Il en ignore les raisons et se questionne, sur cette étrangeté.

• Nergal voit en sa chute, une renaissance. Aux confins des cieux, l'existence était pesante et fade. Dieu et ses suivants sont des créatures rigides, fermées à toute sorte de plaisir ou d'amusement. En Enfer, il peut autant tremper dans la Luxure que la Gourmandise, sans qu'aucun blâme ne lui soit porté. Pour ces raisons, chaque jour est une fête.

• C'est au cours d'un de ces évènements, qu'il eut la réjouissance d'approcher de loin, Belzébuth. L'entité l'attirait en tant que femme et personnalité. Connaissant ses élans voraces et son goût immodéré pour le beau, il chercha à devenir l'un de ses soupirants. Après des mois de chassé/croisé, le Déchu parvint à ses desseins, alors qu'il désespérait d'y parvenir.

• De cette nuit de délice, découla un lien, une certaine accointance. Il n'est pas rare qu'il la retrouve pour discuter ou partager des moments plus intime, lorsqu'il n’officie pas sur Terre, à tenter l'humanité. 

• Depuis l'aube de sa déchéance, il se complaît dans son rôle de corrupteur, comme à l'image de son frère, Azazel. A chaque occasion, il anticipe sa réussite. Séduire les mortels et les conduire à embrasser la voie de Lucifer, l'amuse toujours autant. Leur cœur corruptible est si facile à bouleverser. Après des millénaires de séduction, il ne compte plus le nombre d'êtres qu'il fit chuter.