A cause de son franc-parler et son obstination, Sariel ne cessa d'être injustement remise en question par l'élite. Alors qu'elle venait de recevoir une sempiternelle remontrance par la glaciale Uriel, concernant sa familiarité, Gabriel interféra en sa faveur. Cette ferveur à défendre l'injustice toucha l’Élevé qui vit en la Charité, un modèle de vertu. Touchée par la bonté de Gabriel, l'ancienne mortelle l'observait en secret. Bien qu'elle soit sans-gêne avec les autres, elle n'osait pas l'approcher, par crainte de l’embarrasser.

C'est en cours d'une mission de la Charité, sur Terre que Sariel se confronta à sa propre indécision. Alors qu'elle suivait de loin Gabriel, la garde rapprochée de l'Archange majeur dut faire face à une attaque de démons. Profitant d'un effet de surprise, une Damné fondit sur la porteuse de la Vertu, épée imprégnée de sang de démon. L'ancienne humaine intervint avant que la lame ne touche la chair de son idéal. Elle tua l'engeance démoniaque, sans une once de remord, sous le regard serein de son modèle.

Celle-ci exprima après un remerciement, qu'elle savait qu'elle interviendrait. Gabriel avait remarqué sa contemplation lointaine. Forte de sa conviction, elle ne chercha pas à se préserver de l'assaut. Elle attendait sagement que Sariel affronte sa propre hésitation. L'Élevé clama que la Charité aurait pu avoir tort. Un franc-parler qui arracha un sourire tendre, à Gabriel.

L'Archange Majeur l'invita à rejoindre sa garde, pour le service rendu et pour lui offrir une chance d'être acceptée tel quel est, une entité complexe mais, valeureuse. Pour la première fois, depuis sa renaissance, on la considérait autrement que comme l'élément perturbateur. Elle en poussa un juron, prétextant la folie de la Charité. Ainsi, Sariel cachait l'émotion intense qui débordait en son sein. Après quelques instants, de profond silence, elle accepta.

Les ères se succédèrent et arriva bientôt la Guerre Sanglante. Sariel se dévoilait comme une combattante efficace pour préserver du mal, sa protégée. Aucun démon ne parvenait à briser leur défense, même les plus acharnés. La garde rapprochée de Gabriel abattaient tout ennemi avant qu'ils ne l'atteignent.

Bien qu'elle soit pris dans le combat, Sariel remarquait la douleur de l'Archange Majeur fasse au massacre intensif des hommes, victimes collatérales de puissances supérieures. Elle cherchait les bons mots pour apaiser les tourments de la Charité. Exercice difficile pour elle, mais nécessaire. Son modèle avait besoin de sollicitude.

Lorsque sonna la fin de cette boucherie, elle vit dans le regard de Gabriel son trouble : l'humanité était presque décimée. Grâce à la paix qui survint et le Grand Jeu, les Mortels purent à nouveau, proliférer. Fait qui rasséréna la Charité : les hommes n'allaient pas disparaître.

Plusieurs millénaires s'écoulèrent sans que rien n'assombrissent les yeux clairs de Gabriel. Bien que la Peste Blanche inquiéta l'Archange majeur, elles ne pouvaient rien faire face à son expansion.

Ce n'est qu'en 1823 après J.-C. que la rage l'inonda. Alors qu'elle revint au Paradis, avec sa protégée, après neuf mois sur Terre, les élites virent en Gabriel, une âme souillée. Ils jugèrent et critiquèrent son choix d'avoir accepter d'enfanter avec Lucifer. Ils la méprisèrent. Par colère, Sariel tempêta. Son courroux la mena à goûter à l'emprisonnement dans la  Prison des Justes, malgré les tentatives de la Charité pour empêcher cela. Elle resta un long mois, avant d'être enfin libérée.

Bien qu'elle garde encore en elle, sa fureur, elle méprise l'élite en silence.