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Dim 20 Mar - 13:11
Essayez d'imaginer un conflit à l'aune duquel toutes les guerres des mortels ne sont que querelles d'enfants, chamailleries sans guère d'impact. Tentez de concevoir un affrontement total entre deux des principes primordiaux de l'univers, une lutte dévorant chaque acte, chaque pensée, chaque geste, chaque moment. Esquissez la vision d'une Terre altérée jusque dans son essence, une humanité déformée par l'aéther déchaîné, le tissu même de la réalité fissuré par les pouvoirs à l'œuvre. Glanez dans vos légendes, vos contes, vos mythes, les indices, les vestiges méconnaissables des épopées et des tragédies d'antan, témoins amoindris d'une histoire dissimulée.
Nulle déclaration de guerre pour en déclarer le départ. Un jour, tous ont réalisé qu'elle était bien là, aussi réelle que l'énorme ost démoniaque réunie pour l'occasion, le plus grand à avoir jamais foulé la Terre. Finies les escarmouches, les incidents, les initiatives isolées. Ce n'était plus l'erreur d'individus, la querelle de factions plus belliqueuses ou arrogantes que la norme. La guerre était là, et nul ne souhaitait la perdre.
Sur des siècles, temps forts et temps faibles se sont enchaînés. Une trêve ne connaissait d'autre issue qu'une reprise des combats, une victoire éclatante n'était que le prélude d'une riposte implacable, une défaite écrasante un simple contretemps. Des empires se sont édifiés puis ont chuté, des monarques inspirés par le divin ou l'infernal recrutés ou remplacés par l'adversaire, des civilisations entières effacées jusqu'à leurs cendres. Des armées de mortels et d'éternels se sont levées, se sont affrontées, ont succombé, parfois jusqu'au dernier être. Le tracé même des continents, des côtes, des montagnes s'est altéré, de subtiles changements en cataclysmes. La faune et la flore ont subi de plein fouet cette furie sanguinaire, certains spécimens disparus à jamais, le Paradis incapable de les préserver dans le maelstrom flamboyant de la belligérance.
Le prix à payer fut incommensurable pour l'humanité. Tour à tour vivier de recrues, cible idéale pour affaiblir l'Autre, ressource inestimable et réservoir d'âmes à convertir à sa cause, ses souffrances furent immenses, dans sa chair, dans son esprit. Des millions, et bien plus encore, de vies furent jetées dans le creuset martial, fragiles brindilles devant les bourrasques de puissance déployées par les Vices et les Vertus. Ignorant les discours idéalistes et les appels à la préservation de l'anima humaine, inaudibles dans les cacophonies guerrières, une propagande agressive se déploya pour attirer coûte que coûte les futurs défunts dans leurs filets. Pire encore, dans leur tentative désespérée d'obtenir l'avantage, certains dévoilèrent à leurs sujets mortels des secrets qui ne leur étaient pas destinés, bien au-delà des miettes dispensées aux premiers mages. Des arts mystiques et ésotériques, un aperçu des courants, des fils qui tissent la trame de l'existence, de l'art du tissage propre aux immortels.
L'Humanité changea.
A chaque génération, toujours plus d'Altérés, de mortels sensibles à l'Aéther, naissaient. Toujours plus de Mageias, plus lucides, plus puissants, plus aptes à manipuler les énergies et les ressources de leur plan. Recrutés et incorporés dans les rangs, ils contribuèrent à hausser l'intensité de la Guerre Sanglante. Seule une poignée d'entre eux parvint à se tenir à l'écart du conflit, les autres contraints par la force, amadoués par les promesses ou la rhétorique. L'escalade des affrontements échappa à tout contrôle.
La Terre chancela. Les désastres se multiplièrent, les anomalies, les courants d'aéther incontrôlables et déchaînés, les phénomènes inexplicables ... mais ce n'était que le commencement. Les autres royaumes aussi vinrent à souffrir de fléaux inédits, de ravages jusqu'ici inconnus. Les cieux du Paradis en vinrent à changer, les montagnes à s'altérer, les créatures à muter. Les terres de l'Enfer se vidèrent de leur vivacité, l'air de ses vents violents, ses résidents de leur combativité. Tous pouvaient le sentir, le percevoir, même les plus aveugles à la mystique des plans. La Fin approchait. Mais nul camp n'osait reculer, de peur de concéder l'avantage. Juste une bataille de plus, une victoire, une seule ...
La Dernière. Rares sont ceux à prononcer son véritable nom, à l'évoquer même, tant elle glace l'échine des vétérans les plus endurcis. L'ultime bataille de la Guerre Sanglante. Une seule journée, de l'aube jusqu'au crépuscule, mais quel jour ... L'affrontement le plus colossal que l'univers aie jamais connu, et qu'il ne connaîtra plus jamais, si la raison prévaut. Ce jour-là, les forces qui s'affrontaient furent ressenties jusque dans le palais céleste, et même au-delà, dans le Néant. Des armées immenses, des légions de Mageias, des cohortes entières de Célestes et d'Infernaux, et surtout, surtout ... les Vices et les Vertus. Pour la première, pour l'unique fois, tous étaient présents dans la mêlée ou à l'arrière, au plus violent des combats ou à soutenir de leurs talents uniques, mais leurs pouvoirs étaient à l’œuvre, sans médium intermédiaire.
L'émanation la plus pure des puissances de chaque camp. Une déflagration sans précédent engloutit la région, dévastant jusqu'à la plus infime plante, le moindre insecte. Alors que le soleil délaissait le carnage de son regard, l'obscurité ne régnait toujours pas, devant la débauche de sorts et d'auras qui s'attardaient sur le charnier. Le Paradis avait gagné. Mais à quel prix ? Et surtout, contre toute attente, contre tout espoir, le conflit n'était pas remporté. L'Enfer avait préservé suffisamment de forces pour une contre-attaque, proche, trop proche.
C'est alors qu'Azraël intervint. Mais ceci est une autre histoire ..
Nulle déclaration de guerre pour en déclarer le départ. Un jour, tous ont réalisé qu'elle était bien là, aussi réelle que l'énorme ost démoniaque réunie pour l'occasion, le plus grand à avoir jamais foulé la Terre. Finies les escarmouches, les incidents, les initiatives isolées. Ce n'était plus l'erreur d'individus, la querelle de factions plus belliqueuses ou arrogantes que la norme. La guerre était là, et nul ne souhaitait la perdre.
Sur des siècles, temps forts et temps faibles se sont enchaînés. Une trêve ne connaissait d'autre issue qu'une reprise des combats, une victoire éclatante n'était que le prélude d'une riposte implacable, une défaite écrasante un simple contretemps. Des empires se sont édifiés puis ont chuté, des monarques inspirés par le divin ou l'infernal recrutés ou remplacés par l'adversaire, des civilisations entières effacées jusqu'à leurs cendres. Des armées de mortels et d'éternels se sont levées, se sont affrontées, ont succombé, parfois jusqu'au dernier être. Le tracé même des continents, des côtes, des montagnes s'est altéré, de subtiles changements en cataclysmes. La faune et la flore ont subi de plein fouet cette furie sanguinaire, certains spécimens disparus à jamais, le Paradis incapable de les préserver dans le maelstrom flamboyant de la belligérance.
Le prix à payer fut incommensurable pour l'humanité. Tour à tour vivier de recrues, cible idéale pour affaiblir l'Autre, ressource inestimable et réservoir d'âmes à convertir à sa cause, ses souffrances furent immenses, dans sa chair, dans son esprit. Des millions, et bien plus encore, de vies furent jetées dans le creuset martial, fragiles brindilles devant les bourrasques de puissance déployées par les Vices et les Vertus. Ignorant les discours idéalistes et les appels à la préservation de l'anima humaine, inaudibles dans les cacophonies guerrières, une propagande agressive se déploya pour attirer coûte que coûte les futurs défunts dans leurs filets. Pire encore, dans leur tentative désespérée d'obtenir l'avantage, certains dévoilèrent à leurs sujets mortels des secrets qui ne leur étaient pas destinés, bien au-delà des miettes dispensées aux premiers mages. Des arts mystiques et ésotériques, un aperçu des courants, des fils qui tissent la trame de l'existence, de l'art du tissage propre aux immortels.
L'Humanité changea.
A chaque génération, toujours plus d'Altérés, de mortels sensibles à l'Aéther, naissaient. Toujours plus de Mageias, plus lucides, plus puissants, plus aptes à manipuler les énergies et les ressources de leur plan. Recrutés et incorporés dans les rangs, ils contribuèrent à hausser l'intensité de la Guerre Sanglante. Seule une poignée d'entre eux parvint à se tenir à l'écart du conflit, les autres contraints par la force, amadoués par les promesses ou la rhétorique. L'escalade des affrontements échappa à tout contrôle.
La Terre chancela. Les désastres se multiplièrent, les anomalies, les courants d'aéther incontrôlables et déchaînés, les phénomènes inexplicables ... mais ce n'était que le commencement. Les autres royaumes aussi vinrent à souffrir de fléaux inédits, de ravages jusqu'ici inconnus. Les cieux du Paradis en vinrent à changer, les montagnes à s'altérer, les créatures à muter. Les terres de l'Enfer se vidèrent de leur vivacité, l'air de ses vents violents, ses résidents de leur combativité. Tous pouvaient le sentir, le percevoir, même les plus aveugles à la mystique des plans. La Fin approchait. Mais nul camp n'osait reculer, de peur de concéder l'avantage. Juste une bataille de plus, une victoire, une seule ...
La Dernière. Rares sont ceux à prononcer son véritable nom, à l'évoquer même, tant elle glace l'échine des vétérans les plus endurcis. L'ultime bataille de la Guerre Sanglante. Une seule journée, de l'aube jusqu'au crépuscule, mais quel jour ... L'affrontement le plus colossal que l'univers aie jamais connu, et qu'il ne connaîtra plus jamais, si la raison prévaut. Ce jour-là, les forces qui s'affrontaient furent ressenties jusque dans le palais céleste, et même au-delà, dans le Néant. Des armées immenses, des légions de Mageias, des cohortes entières de Célestes et d'Infernaux, et surtout, surtout ... les Vices et les Vertus. Pour la première, pour l'unique fois, tous étaient présents dans la mêlée ou à l'arrière, au plus violent des combats ou à soutenir de leurs talents uniques, mais leurs pouvoirs étaient à l’œuvre, sans médium intermédiaire.
L'émanation la plus pure des puissances de chaque camp. Une déflagration sans précédent engloutit la région, dévastant jusqu'à la plus infime plante, le moindre insecte. Alors que le soleil délaissait le carnage de son regard, l'obscurité ne régnait toujours pas, devant la débauche de sorts et d'auras qui s'attardaient sur le charnier. Le Paradis avait gagné. Mais à quel prix ? Et surtout, contre toute attente, contre tout espoir, le conflit n'était pas remporté. L'Enfer avait préservé suffisamment de forces pour une contre-attaque, proche, trop proche.
C'est alors qu'Azraël intervint. Mais ceci est une autre histoire ..
